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Festival de Cannes semaine de la critique

 

La sélection officielle

La sélection officielle a été annoncée jeudi 16 avril au matin par Thierry Frémaux, avec le nouveau président du Festival, Pierre Lescure, dans une salle de cinéma des Champs-Elysées. En compétition officielle, quinze cinéastes avaient déjà présenté au moins un film à Cannes, toutes sections confondues. Il s'agit de Jacques Audiard (Un prophète), Stéphane Brizé (Le Bleu des villes), Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée), Matteo Garrone (Gomorra), Todd Haynes (Velvet Goldmine), Hou Hsiao-hsien (Les Fleurs de Shanghai), Jia Zhangke (A Touch of Sin), Hirokazu Kore-eda (Tel père, tel fils), Justin Kurzel (Les Crimes de Snowtown), Yorgos Lanthimos (Canine), Maïwenn (Polisse), Nanni Moretti (La Chambre du fils), Paolo Sorrentino (La Grande bellezza), Joachim Trier (Oslo, 31 août) et Gus Van Sant (Elephant). Les rejoignent pour la course à la Palme d'or Denis Villeneuve (Prisoners), et le débutant Laszlo Nemes. Dans les sélections hors compétition et Un Certain Regard, outre les futures révélations, on trouvera des artistes de la trempe de Woody Allen, Souleymane Cissé, Natalie Portman (qui présentera son premier film), Barbet Schroeder et Kiyoshi Kurosawa. Arnaud Despechin n'est pas dans la liste mais voit son dernier film sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, section dont Philippe Garrel fera l'ouverture.

En compétition pour la Palme d'or

Dheepan, de Jacques Audiard
La Loi du marché, de Stéphane Brizé
Marguerite et Julien, de Valérie Donzelli
Chronic, de Michel Franco (complément de programme)
Il Raccontodei racconti, de Matteo Garrone
Carol, de Todd Haynes
The Assassin, de Hou Hsiao-hsien
Mountains May Depart, de Jia Zhang-Ke
Notre petite sœur de Hirokazu Kore-Eda
Macbeth, de Justin Kurzel
The Lobster, de Yorgos Lanthimos
Mon roi, de Maïwenn
Mia madre, de Nanni Moretti
Le Fils de Saul, de Laszlo Nemes
Valley of love, de Guillaume Nicloux (complément de programme)
Youth, de Paolo Sorrentino
Plus fort que les bombes, de Joachim Trier
The Sea of Trees, de Gus Van Sant
Sicario, de Denis Villeneuve

Gus Van Sant avait obtenu en 2003 la Palme d'or et le Prix de la mise en scène pour Elephant. Il avait également été en compétition officielle avec Prête à tout, Last Days et Paranoid Park, tandis que Restless avait été projeté à Un Certain Regard et Mala noche à la Quinzaine des Réalisateurs. Il présente cette année The Sea of Trees, interprété par Matthew McConaughey et Ken Watanabe.

Autre cinéaste américain en compétition, Todd Haynes confronte Cate Blanchett et Rooney Mara dans Carol, une romance lesbienne. Le réalisateur de Loin du paradis avait fait sensation avec Velvet Goldmine qui avait remporté le Prix de la meilleure contribution artistique il y a dix-sept ans.

Le Canadien Denis Villeneuve, à qui l'on doit les étonnants Incendies, Prisoners et Enemy, fait son entrée cannoise avec Sicario. Ce polar américain, interprété par Emily Blunt et Benicio Del Toro, nous transportera dans l'univers du trafic de drogue dans une zone frontalière.

Nanni Moretti était le lauréat de la Palme d'or 2001 pour La Chambre du fils. C'est un habitué de la compétition officielle, où ont été présentés Ecce bombo, Journal intime (Prix de la mise en scène en 1994), Aprile, Le Caïman et Habemus Papam. Il est sélectionné cette année avec Mia Madre, qu'il interprète auprès de Margherita Buy dans le rôle d'une cinéaste en crise.

Deux autres réalisateurs italiens tenteront de décrocher la Palme. Matteo Garrone avait obtenu le Grand Prix en 2012 pour Reality, le Jury étant cette année-là présidé par... Nanni Moretti. Il avait quatre ans auparavant connu un triomphe avec Gomorra. Son troisième film en compétition officielle est Tale of tales, une coproduction internationale avec Vincent Cassel et Salma Hayek.

Son compatriote Paolo Sorrentino propose également une coproduction, Youth, tournée dans les Alpes avec Michael Caine et Harvey Keitel. Le réalisateur est maintenant un pilier de la compétition puisqu'en douze ans il aura aussi présenté Les Conséquences de l'amour, L'Ami de la famille, Il Divo (Prix du Jury en 2008), This Must Be the Place et La Grande bellezza, Oscar du meilleur film étranger.

Le cinéma asiatique est représenté par trois artistes majeurs. Le Japonais Hirakozu Kore-eda poursuit dans la veine des récits familiaux avec Notre petite sœur. Il a déjà été en compétition avec Distance, Nobody knows (Prix d'interprétation masculine), et le poignant Tel père, tel fils, Prix du Jury en 2013.

Le Taïwanais Hou Hsia-hsien est cette année en lice avec The Assassin, dont les envolées esthétiques seront peut-être dans la lignée de ses précédents films en compétition, à savoir Le Maître de marionnettes (Prix du Jury 1993), Good Men, Good Women, Les Fleurs de Shanghai et Three Times. Sa dernière venue en sélection officielle était pour Le Voyage du ballon rouge, qui avait fait l'ouverture de Un Certain Regard en 2007.

Quant au Chinois Jia Zhangke, il proposera un récit en deux parties avec Mountains may depart, l'un des films les plus attendus. Lauréat il y a deux ans du Prix du scénario pour A Touch of Sin, le réalisateur avait également été en compétition pour Plaisirs inconnus, tandis que ses documentaires 24 City et I Wish I Knew avaient été présentés respectivement hors compétition et à Un Certain Regard.

Trois cinéastes européens font leur entrée en compétition. Yorgos Lanthimos est l'un des meilleurs cinéastes grecs, Prix Un Certain Regard en 2009 pour le détonant Canine. Il présente cette année The Lobster, tourné en coproduction avec le Royaume-Uni et les Pays-Bas, avec pour acteurs Colin Farrell et Rachel Weisz.

Le Norvégien Joachim Trier avait également été révélé à Un Certain Regard avec Oslo, 31 août. Il joue cette année dans la cour des grands avec Louder than the Bombs, un drame familial, coproduction internationale réalisée avec Gabriel Byrne, Isabelle Huppert et Jesse Eisenberg.

Prétendant à la Caméra d'or, le Hongrois Laszlo Nemes évoque la période des camps d'extermination dans Le Fils de Saul. C'est le seul premier long métrage de la compétition officielle.

Autre outsider de la compétition, l'Australien Justin Kurzel ne revisite pas moins que Macbeth de Shakespeare, dans une production britannique montée autour de Michael Fassbender et Marion Cotillard. Le cinéaste avait été révélé à la Semaine de la Critique 2011 avec Les Crimes de Snowtown.

Reste la sélection française. Jacques Audiard avait connu un triomphe il y a six ans avec Un prophète, qui obtint le Grand Prix. Il avait également été en compétition officielle pour Un héros très discret (Prix du scénario en 1996) et De rouille et d'os. Dheepan, présenté cette année, relate les déboires d'un immigré indien.

Stéphane Brizé, révélé il y a seize ans à la Quinzaine des Réalisateurs avec le charmant Le Bleu des villes, n'était plus revenu à Cannes mais avait connu de jolis succès publics et critiques avec Je ne suis pas à pour être aimé et Quelques heures de printemps. Dans son dernier film, La Loi du marché, il retrouve Vincent Lindon pour le récit d'une précarité professionnelle.

Deux réalisatrices (également actrices) les rejoignent. Valérie Donzelli avait été remarquée à la Semaine de la Critique 2011 pour le poignant La Guerre est déclarée. Elle collabore à nouveau avec Jérémie Elkaïm, coscénariste et acteur de Marguerite et Julien, qui voit son incursion dans le film à costumes.

Maïwenn avait elle déjà eu les honneurs de la compétition officielle avec Polisse, Prix du Jury en 2011. On la retrouve cette année avec Mon roi, romance passionnelle, interprétée par Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot, autre comédienne cinéaste dont le nouveau film fera l'ouverture du 68e Festival...

Gérard Crespo