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Festival de Cannes Quinzaine des réalisateurs semaine de la critique

FESTIVAL 2015 : LES AVIS À CHAUD DE LA RÉDACTION

COMPÉTITION OFFICIELLE
La Tête haute - HC
Il y avait longtemps que le Festival n'avait pas proposé un film d'ouverture aussi fort. Le regard d'Emmanuelle Bercot sur cet adolescent écorché est celui d'une cinéaste accomplie, dans la lignée des meilleurs Pialat ou Téchiné. D'une rigueur d'écriture et de mise en scène, l'œuvre est une véritable claque. Le jeune Tod Paradot est une révélation. Lire notre critique : ici
The Tale of Tales
Dans une veine picaresque que n'auraient pas désavouée Fellini ou Pasolini, ces contes croisés ne manquent pas de saveur et d'inventivité visuelle, avec un ton fantastique emprunté à un certain cinéma contemporain dont Guillermo del Toro n'est pas le moindre représentant. En dépit d'un certain kitsch et de passages inégaux, l'ensemble se voit avec plaisir mais on peut douter d'une présence au palmarès. Lire notre critique : ici
Notre petite sœur
Fidèle à sa description des cellules familiales partagées entre tendresse et crise, le cinéaste signe une nouvelle œuvre attachante, dans la continuité de Tel père, tel fils, même si l'effet de surprise est moindre. Les quatre actrices sont des prétendantes sérieuses à un Prix d'interprétation féminine collectif. Lire notre critique : ici
The Lobster
Le réalisateur ne sacrifie pas ses exigences aux standards d'une production internationale et reste fidèle à l'univers déjanté de Canine. Un Prix du scénario pourrait récompenser cette audacieuse réflexion sur la police des mœurs, et Colin Farrell ne démériterait pas pour un Prix d'interprétation masculine. Lire notre critique : ici
The Sea of Trees
Gus Van Sant tente de concilier la veine sentimentale de Harvey Milk et le ton plus mystique de Gerry. En dépit de prises de vue intéressantes et du jeu impeccable de Matthew McConaughey (possible Prix d'interprétation masculine), le récit se perd un peu dans les méandres d'un sentimentalisme new age, loin de la finesse suggestive à laquelle le cinéaste nous avais habitués. Lire notre critique : ici
Mia Madre
Le grand retour de Moretti, avec un film certes consensuel mais d'une belle qualité d'écriture, réflexion teintée de rire et d'émotion sur le métier de cinéaste et les affres de l'existence. Une seconde Palme d'or ou un Prix du scénario sont possibles, et Margherita Buy pourrait obtenir le Prix d'interprétation féminine. Lire notre critique : ici
Mon roi
Un festival de clichés, de dialogues et de situations grotesques. Maïwenn essaie de faire passer le rire et l'émotion en force mais peine à construire un film sincère et rigoureux. Son film est au cinéma ce que les ouvrages de Marc Levy sont à la littérature. On espère aucun prix pour ce produit formaté. Lire notre critique : ici
Le Fils de Saul
L'un des chocs de ce Festival. Scrutant au plus près son personnage principal, la caméra filme l'horreur avec une utilisation inédite du hors-champ et offre un chef-d'œuvre conciliant réflexion et émotion contenue. Sans doute la meilleure fiction de cinéma sur l'enfer concentrationnaire. Une Palme d'or serait méritée, mais le film est aussi favori pour le Grand Prix, le Prix de la mise en scène et la Caméra d'or. Lire notre critique : ici
Plus fort que les bombes
Cette radioscopie des effets d'un drame familial ne manque pas d'acuité psychologique et confirme le talent de l'auteur d'Oslo, 31 août. Toutefois, une démarche un peu froide tient le spectateur à distance. Mais Gabriel Byrne pourrait prétendre au Prix d'interprétation masculine. Lire notre critique : ici
Marguerite et Julien
Sur un scénario captivant, Valérie Donzelli réalise un objet kistch et criard, avec musique omniprésente, faux modernisme et affèteries de style. Une déception, loin de la finesse de La Guerre est déclarée. Lire notre critique : ici
Sicario
Ce polar vertigineux et ambigu confirme le savoir-faire et l'originalité de démarche de Denis Villeneuve, qui concilie volonté de réalisme et réflexion morale. Tous les prix sont possibles, dont la Palme d'or et les Prix d'interprétation pour Emily Blunt et Benicio Del Toro. Lire notre critique : ici
La Loi du marché
Dans une approche presque documentaire, le cinéaste excelle à décrire le parcours de la précarité et la perte de valeurs d'un monde compétitif. Sans sentimentalisme ni lourdeur démonstrative, on a là un modèle de film social. Vincent Lindon semble bien placé pour le Prix d'interprétation masculine mais un Prix du Jury est également possible. Lire notre critique : ici
The Assassin
D'une élégance visuelle (splendide travail du directeur de la photo) et d'une belle sobriété, le film privilégie les ellipses et le style contemplatif aux scènes de combat et séquences dialoguées, sans esbroufe ni académisme. L'œuvre marque le grand retour de Hou Hsia-hsien qui pourrait décrocher le Prix de la mise en scène ou celui du Jury. Lire notre critique : ici
Mountains May Depart
Jia Zhangke joue pour la première fois avec l'émotion dans ce récit familial subtil dans sa narration. C'est sans doute son film le plus accessible, tout en étant marqué de son style. Tous les prix sont possibles. Lire notre critique : ici
Valley of Love
Un récit attachant mais assez convenu. Il manque un Cronenberg ou un Lynch pour donner davantage d'épaisseur à cette histoire mêlant drame conjugal et ton de mystère fantastique. Le film repose en fin de compte sur ses deux interprètes que l'on a connus plus inspirés. Estimable mais inachevé. Lire notre critique : ici
Chronic
Aussi surprenant et dépouillé que Después de Lucia, le film traite sur un ton sec et sans concessions un sujet dérangeant. Un Prix du Jury pourrait le récompenser. Tim Roth, qui revient quant à lui d'une série de mauvais rôles, pourrait obtenir le Prix d'interprétation masculine. Lire notre critique : ici
Dheepan
Audiard est ici à l'aise dans l'alternance de séquences intimistes et policières. En dépit d'invraisemblances et d'un dénouement un brin grandiloquent, le film fait preuve d'une maîtrise narrative et pourrait valoir un double Prix d'interprétation à ses acteurs. Lire notre critique : ici
Macbeth
Adaptation souhaitant donner un souffle de blockbuster à un classique shakespearien sans assumer vraiment le matériau théâtral, même si le texte est respecté. Le résultat est honorable mais non transcendant. Seul Michael Fassbender a une (petite) chance d'être au palmarès. Lire notre critique : ici
Carol
Élégant et émouvant. Un modèle de mélodrame classique hollywoodien, genre dans lequel Todd Haynes excelle. Le film n'a pas volé sa Queer Palm et Cate Blanchett était favorite pour le Prix d'interprétation féminine. Lire notre critique : ici
Youth
Tout Sorrentino est là dans ce récit très visuel de deux vieux artistes. Certes, l'hommage à Fellini est un peu appuyé et les dialogues ne donnent pas toujours dans la dentelle. Mais la démarche du cinéaste est cohérente et culmine dans un final émouvant. Michael Caine aurait pu remporter le Prix d'interprétation masculine. Lire notre critique : ici
UN CERTAIN REGARD

An

Sans doute le film le plus accessible de Naomi Kawase, et le plus directement émouvant. La cinéaste retrouve son thème de la communion de l'homme avec la nature avec des moments de grâce typiques de son style. Une splendeur. Lire notre critique : ici

Vers l'autre rive

Moins baroque et sophistiquée que les précédents films de son auteur, cette œuvre reste estimable par son onirisme explicite mais contenu et son ton mélancolique. Kiyoshi Kurosawa se renouvelle tout en restant fidèle à son univers. Lire notre critique : ici

Le Trésor

Une comédie corrosive et bien enlevée sur la situation sociale et politique en Roumanie. Si certains passages auraient gagné à être moins redondants, l'ensemble se laisse voir sans déplaisir et culmine dans un dénouement irrésistible. La confirmation du talent de l'auteur de Policier, adjectif. Lire notre critique : ici

Cemetery of Splendor

Sensoriel, mystique, contemplatif : le dernier opus du réalisateur d'Oncle Boonmee ne décevra pas ses fans. Ce récit est en outre une belle méditation sur la mort. Amateurs de dépliants touristiques asiatiques s'abstenir. Lire notre critique : ici
HORS COMPÉTITION
Mad Max : Fury Road
Le blockbuster remplit son contrat avec sa débauche d'effets spéciaux et son montage choc. Reste qu'on est loin de l'efficacité de série B du volet initial et qu'à force d'en mettre plein la vue, ce produit sans âme finit par rouler à vide. Pour un avis opposé, lire notre critique : ici
Un homme irrationnel
On pourra dire qu'Allen ne signe pas son meilleur film (rengaine connue). Pourtant ce scénario faussement léger et réellement dramatique et policier réussit encore à surprendre. Et Joachin Phoenix ajoute une pièce de plus à sa fimographie sans fautes depuis quelques années. Lire notre critique : ici
Le Petit Prince
Graphisme élégant et utilisation judicieuse des nouvelles techniques numériques d'animation. On cherchera pourtant en vain la poésie et la richesse du roman dans cette version édulcorée, au scénario inutilement alourdi et à la tonalité très lisse. Lire notre critique : ici
La Glace et le ciel
Le propos suscite le respect et les belles images ne manquent pas à l'appel. Mais le dispositif relève davantage de la télévision scolaire que du cinéma. Lire notre critique : ici
CANNES CLASSICS
Panique
Une restauration de grande qualité pour l'une des meilleures adaptations de Simenon à l'écran. Duvivier excelle dans la noirceur typique du cinéma français de l'époque, et dirige de main de maître le génial Michel Simon et la troublante Viviane Romance, qui trouve ici le meilleur rôle de sa carrière. Lire notre critique : ici
QUINZAINE DES RÉALISATEURS
L'Ombre des femmes
La petite musique intimiste de Garrel séduit toujours, et le réalisateur reste attachant dans sa façon de filmer les petits riens dans l'existence tourmentée des couples. L'épure du scénario est à la fois la qualité et la limite d'une œuvre qui manque malgré tout de profondeur. Stanislas Merhar et surtout Clotilde Courau se meuvent avec aisance dans cet univers minimaliste. Lire notre critique : ici
Trois souvenirs de ma jeunesse
L'une des meilleures réussites de Desplechin, qui synthétise tous les aspects de son œuvre : légère trame de mystère et d'espionnage, récit d'initiation sentimentale, réflexion sur la famille et le couple. Ce film qui devrait élargir son audience permet en outre de découvrir un jeune acteur prometteur, Quentin Dolmaire. Lire notre critique : ici
SEMAINE DE LA CRITIQUE
Ni le ciel ni la terre

Un premier long métrage magistral, aux frontières du film de guerre, du western, et du trip fantastique. Clément Cogitore est un jeune cinéaste prometteur et un prétendant sérieux à la Caméra d'or. Lire notre critique : ici

ACID
De l'ombre il y a
Tourné au Cambodge, ce portrait d'êtres en marge est filmé avec une liberté de ton et une sensibilité réelle, loin du sentimentalisme et du naturalisme glauque que le traitement aurait pu amener. Le premier film prometteur d'un cinéaste à suivre. Lire notre critique : ici
The Grief of Others
Drame intimiste et épuré, ce second long métrage de Patrick Wang distille une petite musique attachante. Une œuvre fragile mais sincère. Lire notre critique : ici
Cosmodrama
Original, visuellement élaboré, et bénéficiant d'un scénario aussi intelligent que teinté d'humour, cet ovni du paysage cinématographique français est un véritable ravissement. Lire notre critique : ici