Strange Fits of Passion d'Elise McCredie Semaine Internationale de la Critique |
Michela Noonan : "Elle" ou comment s'en débarrasser |
Voilà un premier film ambitieux où la réalisatrice australienne qui ne mâche ni ses mots ni ses images nous apporte un regard neuf sur les sexualités. L'héroïne, prénommée Elle, peut prétendre incarner la virginité féminine. Cette toute jeune femme, très candide et naturelle, travaille dans une librairie. Elle aime la poésie mais bannit a priori le romantisme qui lui paraît un complot patriarcal destiné à asservir la femme. Elle a cependant un projet : perdre sa virginité ! d'emblée, Elise McCredie met l'accent sur les tensions qui animent Elle, nous introduisant dans son univers psychologique très complexe. Tiraillée entre ses convictions et ses aspirations, elle rencontre un jeune homme à la beauté fascinante, qui, en lui susurrant des vers de poésie, la bouleverse avant de disparaître (effet "prince charmant"). |
Consciente d'avoir alors reconnu la personne qui cristallise ses propres contradictions, elle se met à sa recherche pour en savoir plus... Elle se confie à Jimmy, son meilleur ami, homosexuel dont le couple la fascine. Désormais, le plus important pour elle n'est pas de retrouver le prince disparu mais de vivre l'expérience de sa recherche ainsi que les phantasmes qui l'accompagnent. Elle fera d'autres rencontres qui la ramèneront à la seule relation sans ambiguïté dans laquelle elle a su reconnaître l'amour qu'elle espérait trouver ailleurs : son amitié pour Jimmy. |
Cette révélation qui devra composer avec les problèmes de coeur de Jimmy impulse une nouvelle direction au film : belle surprise de la mise en scène qui s'attache alors avec intelligence à l'examen par les deux amis de ces coups de passion étranges qu'ils ont été amenés à vivre. Nicolas Fine |
1h20 - scénario : Elise McCredie - images : Jaems Grant - son : Ian Cregan - musique : Cerary Skubiszewski - montage : Chris Branagan, Ken Sallows - interprètes : Michela Noonan, Mitchell Butel, Sam Johnson, Steve Adams, Anni Finsterer. |