Amours interdites au harem

Présenté en clôture d'Un Certain Re-gard, Le dernier harem nous plonge dans l'univers feutré et secret des harems. Le film ne manque pas d'esthétisme, on y visite des décors somptueux, on y admire des costumes chatoyants. Seulement voilà, pour le scénario, on est vite largué et même pire, perdu. Des zones d'ombres, des narrations enchevêtrées et des métaphores tellement subtiles qu'elles en deviennent indéchiffrables, font que le spectateur, aussi téméraire soit-il, se sent un peu dépassé.

Même cette histoire d'amour qui aurait pu être attachante, puisque impossible, ne nous touche pas. On a néanmoins plaisir à retrouver Marie Gillain, magnifique et captive, favorite du sultan, et la grande actrice Lucia Bose que l'on ne croise que rarement sur nos écrans. Le film n'est pas à la hauteur de ce que l'on aurait pu légitimement attendre de ce réalisateur, qui avait signé un premier long métrage en 1997, Hammam, également présenté

à Cannes. Ici, contrairement à son premier film, l'Orient et ses mystères ne nous enchantent pas, ne nous troublent pas, ils nous ennuient. Il raconte une histoire qu'il n'arrive visiblement pas à partager. Il ne livre aucune des clefs qui auraient permis d'ouvrir les portes de son fameux harem. Il est passé à côté d'un film et c'est bien dommage, parce que, du même coup, nous aussi.

Sandrine Gady

1h46 - Titre original : Harem suaré - scénario & dialogues : Gianni Romoli, Ferzan Özpetek - images : Pasquale Mari - décor : Mustapha Ulkenciler - musique : Pivio et Aldo de Scazi - montage : Mauro Bonanni - interprètes : Marie Gillain, Alex Descas, Lucia Bose, Valeria Golino, Serra Yilmaz.