Meurs, monstre, meurs |
Monstre, es-tu là ? |
Du thriller gore, le métrage passe au film fantastique et ésotérique. Chaque personnage semble en proie à ses démons, et une voix intérieure les hante, leur répétant inlassablement : « meurs, monstre, meurs ». Le spectateur en vient à douter de leur innocence : y a-t-il un seul tueur ? Que cache chacun d’entre eux ? Mais, alors que le film semble sombrer dans la folie, c’est précisément à ce moment que le bât blesse : plus les protagonistes avancent dans l’affaire, plus le mystère demeure entier pour le spectateur. Ce qui ne constitue pas nécessairement un frein en soi pour qui aime, par exemple, le cinéma d’un certain David Lynch, réalisateur cité par certains critiques pour évoquer le film de Fadel. À une différence près, et de taille : les enjeux. À vouloir embrasser trop de formes, trop de thèmes, le metteur en scène argentin rend son film abstrait, trop abscons même et achève de perdre le festivalier déjà bien éprouvé. Enfin, la dernière partie, clairement un hommage au film de monstre, n’arrange rien à l’affaire. L’apparition pleinement assumée du monstre (très sexué et finalement assez moche) à la fin, jusque-là uniquement suggéré, est au mieux inutile, au pire grotesque, annihilant malheureusement les fulgurances esthétiques très prometteuses du début.
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1h38 - Argentine, France - Scénario : Alejandro FADEL - Interprétation : Victor LOPEZ, Esteban BIGLIARDI, Stéphane RIDEAU, Sofia PALOMINO. |