La Vie de château |
« J'irai revoir ma Normandie... » Premier long métrage de Jean-Paul Rappeneau, La Vie de château a pour toile de fond les préparatifs du débarquement en Normandie et séduit par sa légèreté et son élégance. Ce n'est pas à proprement parler un film historique, en tous cas pas plus que ne le furent La Traversée de Paris (C. Autant-Lara, 1956) et La Grande vadrouille (G. Oury, 1966). Dans un château de Normandie, le pantouflard Jérôme (Philippe Noiret) doit faire face au bovarysme de Marie, sa jeune épouse (Catherine Deneuve), l'autoritarisme de sa mère (Mary Marquet), et le caractère envahissant de son beau-père (Pierre Brasseur). Quand Julien (Henri Garcin), un résistant, tombe littéralement du ciel pour préparer la route de parachutistes américains, c'est le début de quiproquos et de péripéties qui vont s'accélérer avec l'arrivée d'un officier allemand épris de Marie. Enlevé, spirituel, bien rythmé, La Vie de château est né d'une idée d'Alain Cavalier et son scénario a été retravaillé par Claude Sautet. Daniel Boulanger en a écrit les savoureux dialogues. La collaboration des quatre hommes s'est avérée fructueuse, et Rappeneau peaufine un style qui culminera avec la somptueuse comédie Le Sauvage (1975). |
La Vie de château obtint un joli succès en salles et impressionna au point d'obtenir le Prix Louis Delluc en 1966. La réussite d'une telle fantaisie repose aussi beaucoup sur ses interprètes. Si Noiret s'était déjà illustré dans la comédie avec Zazie dans le métro (L. Malle, 1960), il s'agit par contre de la première véritable incursion dans le genre de Deneuve. Sa grâce illumine l'écran, et elle se montre aussi à l'aise que dans le romanesque des Parapluies de Cherbourg (J. Demy, 1964), qui l'avait révélée. De Christian Barbier en colonel à Marc Dudicourt en officier allemand, les seconds et troisièmes rôles sont souvent incarnés par des comédiens pittoresques. Ce divertissement agréable et de qualité a été l'objet d'une restauration en 2k chez Mikros à partir du négatif original, en collaboration avec Jean-Paul Rappeneau et son directeur de la photo Pierre Lhomme. TF1 DA a pu utiliser le quart de pouce mono mettant en valeur la jolie partition musicale de Michel Legrand. En collaboration avec Stéphane Larouge, un soin spécial a été apporté à la restauration des stocks shots très abîmés. C'est cette version qui a été montré au public de Cannes Classics 2014. Gérard Crespo
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1965 - 1h30 - France - Scénario : Daniel BOULANGER, Jean-Paul RAPPENEAU, Alain CAVALIER, Claude SAUTET - Interprétation : Catherine DENEUVE, Philippe NOIRET, Pierre BRASSEUR, Mary MARQUET, Christian BARBIER, Marc DUDICOURT, Paul LE PERSON, Henri GARCIN. |