Le Vagabond |
«Tu seras un homme, mon fils...» Isaac, étudiant dans une yeshiva, est le fils unique de parents redevenus des religieux orthodoxes. Piégé dans une famille à problèmes et dans un corps défaillant, il trouve refuge dans les quartiers populaires de la ville, à la recherche d'une délivrance. Venant de découvrir qu'il risque d'être stérile, le jeune homme cherche des réponses dans le passé douteux de son père. S'inscrivant dans la lignée d'un cinéma israélien critique dont Amos Gitai a été le précurseur, Le vagabond est le beau récit d'une aliénation religieuse, familiale et médicale. Premier long métrage de Avishai Sivan, ce récit sobre et oppressant trouve une cohérence dans son dispositif esthétique axé sur de longs plans fixes et muets. |
Le jeune Omri Fuhrer est étonnant dans ce personnage de névrosé cherchant des explications irrationnelles et mystiques à ses déboires et son mal de vivre, tout en se forçant à l'errance urbaine. Partageant ses échanges sociaux entre une cellule familiale étriquée et de vagues potes aussi paumés que lui, Isaac rejoint la galerie des êtres qui hésitent soumission et déviance et que des réalisateurs israéliens ont su faire vivre à l'écran. Moins truculent que Mariage tardif, moins efficace que Jaffa et plus implicite que Tu n'aimeras point, Le vagabond est l'œuvre prometteuse d'un cinéaste à suivre. Gérard Crespo |
1h26 - Israël - Scénario : Avishai SIVAN - Interprétation : Omri FUHRER, Ali NASSAR, Ronit PELED. |