Jeunesse
dorée |
Gwenaëlle et Angéla sont deux amies de 17 et 18 ans. Elles vivent dans la même ville en région parisienne et connaissent une précarité dans leur foyer respectif. Les vacances d'été approchent. Leur "projet jeune", un voyage en France au cours duquel elles photographieront des immeubles d'habitation isolés, est sélectionné et subventionné. Une exposition sera d'ailleurs organisée à la rentrée à la mairie. Riches de leur curiosité et fortes de leur amitié, les deux filles feront des rencontres et traverseront divers milieux, en s'éveillant et s'ouvrant à la vie. Louable dans ses intentions, ce road movie, séduisant sur le papier, peine à s'installer sur la durée (pourtant très courte...). Les duos féminins du cinéma d'auteur (Céline et Julie vont en bateau, L'Une chante, l'autre pas, La Vie rêvée des anges), nous ont habitués à des sentiers moins balisés et plus éclatants. |
La réalisatrice semble hésiter entre un récit d'initiation dépouillé à la Bruno Dumont (diction bressonnienne des deux jeunes actrices, non professionnelles), la chronique d'éducation sentimentale à la Doillon, et le documentaire sociologique sur une certaine France rurale (la séquence avec les jeunes en fin de film), si bien cernée par Agnès Varda dans Sans toit ni loi. Mais ici, tout semble désincarné et manquant d'âme. France des cités, France des campagnes... On se situe certes en dehors des fresques tendance carte postale et cela est à porter au crédit de Zaïda Ghorab-Volta, issue de l'immigration, et dont ce premier long métrage de fiction est sans doute autobiographique. Mais quelques rares belles idées de mise en scène (la chouette apparaissant lorsque les deux filles dorment) ne compensent que partiellement un projet sincère mais inabouti. Gérard Crespo |
1h25 - France - Scénario : Zaïda Ghorab-Volta - Image : Pierre Milon - Son : Paulo de Jesus - Musique : Areski Belkacem, Brigitte Fontaine - Décor : Philippe Jacob - Interprètes : Alexandra Jeudon, Alexandra Laflande. |