La Vie sur terre
Life on Earth - de Abderrahmane Sissako
avec A. Sissako, Nana Baby...
Quinzaine des Réalisateurs
La Vie sur terre Life on Earth - de Abderrahmane Sissako avec A. Sissako, Nana Baby... Quinzaine des Réalisateurs |
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| A la veille de l'an 2000, Abderrahmane Sissako, cinéaste mauritanien vivant en France, décide de revenir à Sokolo, un petit village du Mali, pour y retrouver son père et y assouvir son " désir de filmer Sokolo, la vie, la vie sur terre, le désir aussi de partir... ". Arrivé au village, il enfourche une bicyclette et erre dans les ruelles, sur les places, dans les champs. Il croise Nana, une jeune fille elle aussi de passage, avec qui un lien s'établit. Entre la fiction et le documentaire, Abderrahmane Sissako, qui joue lui-même un personnage du film, avoue que le rôle de Nana n'était pas prévu : elle est entrée dans le champs de la caméra et l'improvisation permanente, que le cinéaste voulait privilégier, a fonctionné. De même, le père qui devait être au centre de l'histoire, a su par sa discrétion et sa volonté obliger son fils à déplacer la source de ses recherches. | " Le grand drame historique de l'Afrique a moins été sa mise en contact trop tardive avec le reste du monde que la manière dont ce contact a été opéré ". Les textes d'Aimé Césaire, qu'Abderrahmane Sissako considère comme le soutien de toute sa vie, ponctuent le film et sont un constat souvent sans concessions : " Notre malchance a voulu que ce soit cette Europe-là (celle des financiers et des capitaines d'industries les plus dénués de scrupules) que nous ayons rencontrée sur notre route et que l'Europe est comptable devant la communauté humaine du plus haut tas de cadavres de l'histoire ". Au-delà des traumatismes et des blessures, Abderrahmane Sissako prend soin pourtant de ne pas faire naître de sentiment de culpabilité, adressant son film, dans une démarche positive, au monde entier et arguant du fait qu'on ne peut pas construire en détruisant l'autre. |
Avec La vie sur terre, Abderrahmane Sissako nous invite à partir
vers l'inconnu et la lumière de la terre africaine, où le
voyage est toujours magnifique puisque l'on ne sait ce qui vous attend
et qu'il faut être prêt à recevoir ce qui vous est
offert. Marie-Jo Astic |