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Fin des années 70. La jeune Vivian a du mal à accepter que ses quinze ans lui offrent une poitrine difficile à camoufler sous des bonnets 95B, difforme selon elle, mais apparemment émoustillante pour les garçons alentour. Vivian traverse sa puberté sans mère, partie depuis plusieurs années, avec comme tous confidents, deux frères pour le moins railleurs et Murray, un père sexagénaire, fauché, éternel rêveur, déménageant sa petite famille de vrais taudis en fausse résidence de luxe, presque aussi souvent qu'il fait le plein de sa voiture. C'est alors que débarque, du haut de ses talons et de ses trente ans, la cousine Rita que le riche oncle désespère de remettre dans le droit chemin. |
Moyennant finances, c'est donc Murray qui va héberger sa nièce, en tentant de remplacer un père trop occupé à ses affaires fructueuses. C'est en fait surtout Rita qui fera l'éducation de sa jeune cousine pendant que le paternel cherchera l'âme sur... Comédie gentiment déjantée, Slums of Berverly Hills est produit par Robert Redford et est le premier long métrage de la jeune réalisatrice Tamara Jenkins. La sincérité à montrer des gens décidés à garder leur dignité en dépit de difficultés matérielles, nous rappelle le Ken Loach de Raining Stones. Le personnage de Murray, plutôt vieux jeu mais qui se veut dans le vent, paumé mais tellement volontaire, est très justement et drôlement interprété par |
Alan Arkin. Quant à Vivian, elle a la fougue rageuse et candide de la jeune ado de Life is sweet de Mike Leigh. Même si la mise en scène est parfois un peu (efficacement) racoleuse, se démarquant en cela de la "british touch," et bien que le charme de cette famille pour le moins allumée ait du mal à tenir les quatre-vingt-dix minutes, Slums of Berverly Hills est un film alerte, cocasse, sympathique et chaleureux. Jean Gouny |