Passion
Szenvedély - de György Feher
avec Ildiko Bansagi, Jonas
Derzsi, Djoko Rossich...
Sélection officielle
Un Certain Regard
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Paint it black
Pour peu qu'on en accepte les parti pris, cette nouvelle
adaptation du célèbre Facteur sonne toujours deux fois de
James M.Cain a de quoi susciter quelque intérêt. L'histoire,
transposée dans la Hongrie profonde des années trente, se
concentre presque exclusivement sur le trio passionnel déjà
popularisé à l'écran par le film de Tay Garnett puis
par celui de Bob Rafelson. A cet égard, assurer brillamment la
succession des duos Lana Turner/John Garfield ou Jessica Lange/Jack Nicholson
constitue en soi une performance qui mérite d'être saluée
: les comédiens se livrent ici à une stupéfiante
démonstration sans jamais verser dans l'exercice de style et de
technique. On n'en dira peut-être pas autant de la mise en scène,
certes minutieuse, de György Feher. Son projet avoué étant
de " faire un film qui semble d'être la dernière copie retrouvée
d'un très vieux film ", on ne s'étonnera pas du formalisme
radical - et souvent agaçant - du résultat. Tourné
dans un noir et blanc volontairement "sali" au tirage, selon un découpage
en très longs plans-séquences, le film a de quoi en rebuter
plus d'un. Si l'on ajoute à cela la quasi-absence de musique et
la complaisance crasse des décors tout en noirceur affectée,
on comprend le reflux vers la sortie d'une bonne partie des spectateurs.
Disons-le : l'artifice prend trop souvent le pas sur l'émotion,
malgré l'abattage remarquable des acteurs.
Daniel Rocchia
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