Love Is the Devil
Love Is the Devil: Study for a Portrait of de Francis Bacon - de John Maybury
avec Derek
Jacobi, Daniel Craig...
Sélection officielle
Un Certain Regard
 

Francis Bacon, le peintre, vivait à Soho (Londres). Dans les années 60, un homme rentre dans son atelier, puis dans sa vie, par effraction. Une relation destructrice entre Francis et George se met peu à peu en place au moment où le peintre prépare une exposition triomphale et controversée au Grand Palais à Paris. Les tableaux de Bacon sont alors donnés à voir comme des mises en scène : toiles de fond d'une vie quotidienne, les hallucinations des deux compagnons, l'un superficiel, l'autre - son protégé - taciturne et shooté, alimentent l'inspiration de l'artiste.

" Sexuellement masochiste et intellectuellement sadique " selon Derek Jacobi (qui interprète le rôle de l'artiste à la mode), Bacon dilapide sa vie et utilise l'autre pour nourrir son œuvre. Cela laisse un goût amer au spectateur souvent résigné, quelquefois las de tant d'égoïsme, d'anecdotes finalement banales, qui ont ici pour seul mérite de constituer la première grande biographie du peintre sur pellicule (Francis Bacon est mort en 1992). Cette vie-là méritait-elle une hagiographie de la sorte ? Au cinéma, Pialat était déjà passé à côté de Van Gogh, Nuytten avait utilisé des

conventions trop lisses pour raconter Camille Claudel... Love is the Devil ennuie. Lorsque le septième art cherche dans la vie des créateurs les sources de leur talent, il lui arrive trop souvent d'en proposer des projections hasardeuses.

Nicolas Fine


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