Louise, jeune parisienne, traîne ses journées dans les rues de Paris. Accompagnée de YaYa son petit copain, Selem, Bestopiaz, ils effectuent de petits ou gros larcins. Un jour, elle rencontre Gaby, un enfant livré à lui-même, et Rémi, clochard drageur et impertinent. Ces deux rencontres vont bouleverser la vie de Louise, tant sur le plan de ses projets d'avenir que sur le plan amoureux. Siegfied réalise ici son premier film, une balade dans le métro et les rues parisiennes avec une jeunesse perdue, qui n'a aucun avenir en vue. Rémi est peut-être le seul à être vraiment heureux, ou tout au moins en paix avec lui-même. Louise craint le futur, YaYa n'arrive à s'exprimer qu'avec la colère, Selem et Bestopiaz cherchent l'amour. Les acteurs sont excellents. Elodie Bouchez en Louise améne la bonne humeur et la fraîcheur, Gérald Thomassin, Yaya, et ex-petit criminel est d'une grande justesse de ton dans la peau d'un petit délinquant. Roschdy Zem, joue parfaitement le role de Rémi, désinvolte et sensible, parraissant être à l'aise dans toutes les situations. Tourné caméra à l'épaule, le réalisateur nous rapproche des personnages et le film prend par moment le ton d'un documentaire sur la délinquance et la jeunesse d'aujourd'hui, laissée pour compte. Mais le film est aussi une merveilleuse évocation des bons sentiments qui existent en chacun de nous. YaYa finit par écrire une lettre d'amour, Selem tombe amoureux et Louise décide enfin de prendre sa vie en main. Malheureusement, le réalisateur alourdit son film par des passages oniriques avec des images traçantes lorsque Louise court dans les couloirs du métro. Une première œuvre imparfaite, au ton juste mais avec quelques erreurs "de jeunesse". Un réalisateur à suivre.

Julien Camy