The Hole The Last Dance (Dong) - de Tsai Ming-Liang avec Yang Kwei-mei Lee Kang-sheng... Sélection officielle Compétition Prix de la Critique Internationale |
Lorsque le Déluge s'abat sur Taïwan, jour J. -7 avant l'an 2000, une maladie mystérieuse est en train de prendre des proportions épidémiques... Deux irréductibles voisins, un homme et une femme, locataires d'une HLM désertée, dans la zone de la quarantaine, refusent de partir, malgré les injonctions radiophoniques des autorités. Un plombier, hypothétique Noé, appelé pour colmater cette arche en perdition, fait alors irruption chez l'homme du dessus : il commet l'irréparable "hole" (trou) au beau milieu du salon. Dès lors, l'orifice qui lie les deux rescapés dans leurs appartements respectifs orchestrera leurs premiers échanges, emprunts tour à tour de voyeurisme, de curiosité ou de gêne... |
Dans une mise en scène syncopée, les anachroniques comédies musicales de Grace Chang, si délicatement insérées, apparaissent comme par enchantement. Ces réminiscences des années 50, aux accents hollywoodiens si totalement kitsch, après nous avoir ravis, perdent peu à peu de leur saveur et cèdent finalement le pas à la réalité brute d'un présent sans couleur... Ces clins d'il à un passé définitivement révolu , mais cher au réalisateur, nous laissent au bord du gouffre béant de l'incommunication urbaine de cette fin de siècle. " Je n'ai pas de vue très optimiste sur le futur " dit par ailleurs Tsai Ming-liang. Ce trou dû au hasard dans le film, bientôt vecteur de communication, est un objet de désir et de paranoïa, un instrument |
pervers qui ouvre à chacun des deux protagonistes une perspective sur l'autre à la fois subie et tentante. Pour le réalisateur, il y a manifestement urgence à prendre en compte dans la société taïwanaise moderne, des relations humaines qui semblent avoir pâti d'une croissance exponentielle ravageuse. Nicolas Fine The Hole fait partie de la collection "2000, vu par...", une commande de dix films produits par "Haut et Court".
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