Divine
El Evangelio de las Maravillas - de Arturo Ripstein
avec Francisco Rabal, Katy
Jurado, Edwarda Gurrola...
Sélection officielle
Un Certain Regard
  

A la fin du millénaire, une hacienda désaffectée, entourée de barbelés, dans les environs de Mexico... Mama' Dorita et Papa' Basilio, deux êtres phares, à la tête d'une bande de fidèles allumés, attendent pieusement les signaux précurseurs de l'Apocalypse, selon eux, imminente. La prophétesse Dorita se met parfois en "pause", pour une partie de dominos, lorsqu'elle parvient à débrancher Basilio de son film fétiche Les dix commandements (avec Charlton Heston) en projection permanente dans la chapelle. Les adeptes vaquent à leurs occupations, du lupanar à l'autel... Le décor planté, nous voilà hypnotisés par l'ambiance hallucinogène de cette fresque enguirlandée où Ripstein se plaît à nous perdre : décor kitsch à souhait, où reliques poussiéreuses aux allures antiques et Barbies-idoles se côtoient dans un anachronisme délirant. Surgissent alors, élites du pavé, en cette cour des miracles, Tomasa la vierge et Nelida la putain. Dorita, sur le déclin, reconnaît immédiatement en la petite Tomasa une prometteuse relève : elle s'empresse de passer le flambeau à l'éphémère innocente. Une sainte s'éteint, une p... s'éveille. Tous les ingrédients de notre belle histoire biblique sont alors réunis dans le chaudron infernal ; tous ? Non ! Quelques douze bons apôtres honoreront avec ferveur Tomasa, toujours vierge, consciente du caractère sacré de la mission divine qu'elle

poursuit sans faillir... Quant à la sainteté de l'esprit qui pénétrera bientôt la petite, chacun se doit d'en juger par lui-même... Arturo Ripstein s'amuse tant à cette désopilante comédie qu'on en est ravi, imprégné, et que tout cela clignotera encore longtemps après Noël, souvenir d'une nativité jubilatoire.

Nicolas Fine


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