Le Septième sceau |
« Et lorsque l’Agneau ouvrit le septième sceau, il fit un silence dans le ciel, environ une demi-heure. |
Car loin d’être une reconstitution d’époque, Le Septième sceau emprunte les sentiers du conte fantastique. Dès la première scène qui voit la partie d’échecs entre le chevalier et la Mort (écho à l’incarnation de Maria Casarès dans Orphée de Cocteau), le ton est en effet donné. Bergman peint également avec acuité une galerie de personnages cruels ou attachants, volubiles ou taciturnes. Du prêtre devenu voleur à l’écuyer bienveillant mais violent, du chevalier joueur mais curieux de métaphysique à l’histrion fêtard mais bon père de famille, les figures du Septième sceau sont d’un contraste qui révèle les faux-semblants. Même la Mort n’est ni salvatrice ni effrayante : simplement elle s’avère incapable de rassurer les hommes qui la voient s’approcher, et n’est pas apte à prouver l’existence de Dieu. L’ambiance envoûtante de l’œuvre doit beaucoup au travail du chef-opérateur Gunnar Fischer, fidèle du réalisateur. Et l’on ne peut que louer la troupe d’acteurs. Seuls Max von Sydow et Bibi Andersson connaîtront une carrière internationale, mais tous seront fidèles à Bergman, à l’écran comme à la scène. Le film connut le succès critique et public et fut, avec Les Fraises sauvages et Sonate d’automne, l’un des Bergman les plus consensuels, loin de la radicalité ésotérique de L’Heure du loup. Le Septième sceau a obtenu le Prix spécial du Jury au Festival de Cannes 1957, ex-æquo avec Ils aimaient la vie d’Andrzej Wajda. Une présentation du Swedish Film Institute. Numérisation et restauration 4K à partir du négatif original et du mixage final sur bande magnétique menées par le Swedish Film Institute. Distribution par Studiocanal et Carlotta Films.
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1957 - 1h36 - Suède - Scénario : Ingmar BERGMAN - Interprétation : Max von SYDOW, Gunnar BJÖRNSTRAND, Bengt EKEROT, Bibi ANDERSSON, Gunnel LINDBLOM, Inga LANGRÉ, Nils POPPE. |