Asako I&II |
Premier amour |
Le film est-il une nouvelle variation de Vertigo d’Alfred Hitchcock (ce que laissait entendre le synopsis et même le titre de l’œuvre qui évoque l’idée du double) ? C’est d’ailleurs l’un des reproches adressés par certains festivaliers : ne pas tenir cette promesse et se contenter d’une romance post-adolescente quelconque. Or, c’est en ignorer la richesse et la très grande subtilité que de réduire le film à cela. Certes, par le biais de scènes précises et réalistes, qui s’étirent (mais dont aucune ne semble en trop), il explore le sentiment amoureux, l’importance du premier amour et de la trace que celui-ci peut laisser dans la construction de soi. Mais certaines scènes ressemblent à un rêve et font écho à un cinéma plus fantastique. Le retour de Baku, le grand Amour d’Asako, dans la dernière partie du film est à ce titre passionnant : il refait surface dans la vie de la jeune femme d’abord par le biais d’une affiche publicitaire (il est, en effet, devenu mannequin), puis, tel un fantôme sorti d’un film de Kiyoshi Kurosawa, directement dans la vie d’Asako, lui demandant de faire un choix entre la passion ou la raison. L’évolution des personnages est aussi soulignée par des moments-clés, comme le tremblement de terre qui correspond à l’étreinte d’Asako avec le deuxième homme de sa vie. Le film n’est donc simple qu’en apparence, bien plus profond et sinueux qu’il n’y parait. Une œuvre de maturité, belle et essentielle, que le jury n’a pas mise en lumière, c’est bien dommage ! Xavier Affre
|
1h59 - Japon - Scénario : d'après le roman de Tomoka Shaibasaki - Interprétation : Masahiro HIGASHIDE, Erika KARATA, Koji SETO, Sairi ITO, Rio YAMASHITA. |