Le Salaire de la peur |
Une présentation de TF1 Studio en collaboration avec la Cinémathèque française et le soutien du CNC, des Archives audiovisuelles de Monaco, de Kodak et de CGR cinémas. Restauration en 4K à partir du négatif image nitrate et d’un contretype sonore, réalisée par Hiventy. À noter que cette présentation est l’avant-première d’un grand événement Clouzot prévu en France à l’automne 2017. Après avoir brillé avec des films policiers comme L'Assassin habite au 21, Le Corbeau ou encore Quai des Orfèvres, Henri-Georges Clouzot opte avec Le Salaire de la peur pour un film d'aventures dramatique. C'est l'histoire d'une compagnie pétrolière, en Amérique centrale, qui propose une grosse somme d'argent à qui acceptera de conduire deux camions chargés de nitroglycérine sur plusieurs centaines de kilomètres, afin d'éteindre un incendie dans un puits de pétrole. Quatre hommes sont choisis et vont affronter les difficultés de ce long et dangereux voyage. Le film commence avec un rythme très lent, ce qui permet d'installer le décor et de présenter les personnages, avec une description pessimiste d'un groupe d'Européens qui ont échoué dans une bourgade, où règnent la chaleur et la misère. Puis, petit à petit, le rythme monte en crescendo, et le film prend une tournure de road movie. Les personnages passent à l'action et montent dans leurs camions. |
Et à partir de ce moment, la réalisation d'Henri-Georges Clouzot est si efficace qu'elle arrive à instaurer une atmosphère pesante, créant ainsi une tension qui ne lâchera pas le spectateur jusqu'à la fin de ce voyage, rempli de superbes décors, nous offrant une fin aussi extraordinaire que surprenante. Le Salaire de la peur est aussi un film humain, qui nous propose donc une réflexion sur la dignité du travail. Si nous étions à la place de ces personnages, aurions-nous risqué notre vie pour deux mille dollars, une somme qui aurait permis de sortir de la misère ? Il est à noter une distribution impressionnante avec Charles Vanel en peureux qui se cache derrière une apparence de brute, Folco Lulli en brave cimentier malade, Peter van Eyck en Allemand déterminé, Véra Clouzot qui vient mettre une petite touche de féminité par son charme dans ce film d'hommes, Dario Moreno en patron d'un bar fréquenté par des petits caïds, et enfin, bien sûr, Yves Montand, dont il s'agit sans aucun doute d'un de ses meilleurs rôles. Bien que le film dure 2 h 30, il est impossible de s'ennuyer face à ce classique du cinéma français, que l'on peut voir et revoir, des décennies après sa sortie. Jérémy Joly
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1953 - 2h33 - France - Scénario : Henri-Georges CLOUZOT, René WHEELER, Georges ARNAUD - Interprétation : Yves MONTAND, Charles VANEL, Folco LULLI, Véra CLOUZOT, Peter van EYCK, William TUBBS, Dario MORENO. |