Bad Boys
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Deux flics à Miami Si Mike Lowrey (Will Smith) est un séducteur invétéré, héritier d'une fortune et policier par passion, son collègue et ami Marcus Burnett (Martin Lawrence) est un homme rangé, marié et père de famille. Leur amitié ne les empêche pas d'avoir des méthodes parfaitement différentes. Mais la disparition de cent kilos d'héroïne, dérobés dans les locaux mêmes de la brigade des stups, va leur faire oublier le concept sur la façon d'exercer leur métier, pour se lancer à la poursuite des voleurs… La projection de ce sympathique mais mineur polar n’est certainement justifiée que par la présence de Will Smith dans le jury de la sélection officielle. Ali, son meilleur film, n’était sans doute pas disponible, de même que les redoutables Independence Day et Men in Black. Soit donc un thriller qui avait cartonné au box-office, et assumait pleinement ce que l’on n’appelait pas encore le genre du buddy movie. À cet égard, le film fait songer à une version encore plus branchée de L’Arme fatale de Richard Donner, mais plus encore à un format grand écran de Starsky et Hutch ou Deux flics à Miami, l’humour bourrin en plus. Le premier quart d’heure fait peur : exposition incompréhensible, montage à la truelle, faisant du film une sorte de bande-annonce interminable, compte-tenu de la brièveté des plans. Ajoutons à ces désagréments Tcheky Karyo en méchant au regard encore plus vitreux que dans les productions Luc Besson, et une musique rock et rap assourdissante qui n’a pas supporté le verdict des ans. |
Sans parler des dialogues d’une vulgarité insondable et des deux acteurs en roue libre, dont le jeu se limite à vociférer et froncer les sourcils. On l'aura compris : les meilleures volontés risquent de manier la télécommande dans un geste impulsif que l’on comprendra aisément. Et pourtant, passé ce début éprouvant, Bad Boys trouve ses marques, s'avérant même plutôt pimenté et bien rythmé, dès l’arrivée du personnage de Julie Mott (Téa Leoni), call-girl au franc-parler, témoin embarrassant d’un meurtre commis en bande, et dont la protection par nos deux acolytes sera source d’une traque effrénée, tout autant que de quiproquos conjugaux. Les allusions à la communauté noire, partagée entre le miroir de l’american way of life et un sentiment d’exclusion persistant, conduisent à d’agréables digressions, même si on est loin du ton sarcastique et insolent du cinéma de Spike Lee. Et le film se permet une course-poursuite finale qui remplit largement son contrat, après près de deux heures d’action presque sans failles. Au final, Bad Boys peut donc se regarder avec un réel plaisir, pas forcément coupable. Il sera l’objet d’une suite, Bad Boys II, également réalisée par Michael Bay, artisan à qui l'on doit aussi les blockbusters Armageddon, Pear Harbor et Transformers.
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1995 - 1h59 - États-Unis - Scénario : Michael BARRIE, Jim MULHOLLAND, Doug RICHARDSON, d'après le récit de Georges Gallo - Interprétation : Will SMITH, Martin LAWRENCE, Téa LEONI, Tcheky KARYO, Michael TALIFERRO, Emmanuel XUEREB, Marc MACAULAY, Joe PANTOLIANO, Marg HELGENBERGER, Anna THOMSON, Frank John HUGUES, Theresa RANDLE. |