« Les fils de pute gouvernent le monde »

Sous le label El Deseo, l’Argentin Damián Szifron présente ses récits sauvages, tout en vengeance et en engrenages funestes. En six sketches, il fait exploser la barbarie universelle et innée au genre humain, avec, pour bénéfice principal, le fait que l’on en rit, ce qui n’est pas monnaie courante parmi les films sélectionnés en « officielle ».

Un mannequin, un critique musical, une prof de musique, un ancien élève… tous finissent par converger vers un certain Gabriel Pasternak. Dommage que ce soit cette erreur de la nature qui tienne au même moment les commandes de l’avion… les turbulences ne tarderont pas.

Le ton est donné, grinçant et dérangeant, et le générique peut alors distribuer les rôles sur fond de big five et autres hôtes de la jungle, terrible jungle.

Un restaurant pourri de bord de route, un client – pourtant unique – à éliminer malgré les états d’âme d’une serveuse au bord de la crise de nerf et grâce à l’efficacité d’une cuisinière experte et déterminée.

Une route déserte, un conducteur de belle berline qui fait un doigt à un traînard dans sa guimbarde. Pas le moment de crever un pneu… Le dernier plan de ce morceau de bravoure, classé « drame passionnel » par la police consternée, est jubilatoire.