La Chambre bleue |
« La vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après-coup. » Second long métrage réalisé par Mathieu Amalric, après Tournée, La Chambre bleue est une adaptation fidèle à l'ambiance oppressante des romans de Simenon. Une élégante structure en flash-back permet un montage alterné entre des scènes montrant un couple adultère s'aimer dans une chambre d'hôtel, et le procès de l'homme (Amalric), dont on ne sait trop au début s'il est accusé d'avoir tué son épouse (Léa Drucker), sa maîtresse (Mona Jaffart), ou le mari de celle-ci, un pharmacien atteint d'une grave maladie. Amalric est indiscutablement un auteur d'atmosphère, et son film est une épure au style séduisant, qui dans ses meilleures séquences n'a rien à envier à d'autres adaptations modèles du romancier.
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On songe ici surtout à La Vérité sur Bébé Donge (H. Decoin, 1952), Monsieur Hire (P. Leconte, 1989), ou Betty (C. Chabrol, 1992). Mais là où ces cinéastes s'avéraient de véritables conteurs, Amalric abuse un peu trop de la pose et de la lourdeur d'une partition musicale surlignant l'action et les instants censés être les moments forts du récit. Et si Laurent Poitrenaux est convaincant en juge bienveillant mais tenace, les deux interprètes féminines ont un jeu un brin compassé et inexpressif. Mais on sera reconnaissant à l'acteur et réalisateur d'avoir opté pour un format de 70 minutes, à une époque où le moindre film minimaliste et intimiste se force d'atteindre les deux heures. Une curiosité, à défaut d'être un film majeur. Gérard Crespo
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1h15 - France - Scénario : Mathieu AMALRIC, Stéphanie CLÉAU, d'après le roman de Georges Simenon - Interprétation : Mathieu AMALRIC, Léa DRUCKER, Mona JAFFART, Laurent POITRENAUX, Serge BOZON. |