Alléluia
de Fabrice Du Welz
Quinzaine des Réalisateurs
Sortie en salle : 26 novembre 2014
Alléluia |
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Lonely Hearts Killers Sans jeu de mots… pas de temps morts dans la relation de cette passion destructrice et meurtrière, très fidèle à un très sordide fait divers survenu à Long Island en 1949, Fabrice du Weltz le resituant simplement plus près de chez nous. Après Calvaire, présenté en 2004 à la Semaine de la critique, il renoue avec le gore et Laurent Lucas reprend du service. Aux côtés du rôle de gigolo escroc qui lui va comme un gant, Lola Dueñas emporte une mention spéciale pour son interprétation déterminée et déterminante de Gloria, very desperate house wife, folle d’amour. Le premier acte porte donc son nom, suivi de trois autres : Marguerite, Gabriella et Solange. Le premier plan donne à voir la toilette d’un mort, Gloria travaillant à la morgue d’un hôpital. Puis tout commence de la façon la plus anodine qui soit : un soir, à la maison, son amie la prend de court et clique sur le profil d’un hôte de site de rencontre, sous le regard interrogatif de la fille de Gloria. Laquelle, encore belle veuve, va se rendre au rendez-vous fixé avec ce Michel, personnage inquiétant, dont elle ne tarde pas à devenir raide dingue. Ledit Michel fait son job, c’est-à-dire qu’il la dépouille assez rapidement du peu qu’elle a. Puis il repart en chasse de sa prochaine victime. Mais Gloria veille…
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Peu importe le gagne-pain peu glorieux de son amoureux, elle ne le lâchera plus, deviendra sa complice, se fera passer pour sa sœur, pour écumer les de plus en plus vieilles auxquelles Michel s’attaque. Question de survie… il ne sait faire que ça. Quant à elle, bien que consentante à défaut d’autre choix, la jalousie vient sans arrêt, intempestivement et violemment, faire irruption au moment du passage à l’acte de son amant. Gloria ne rechigne jamais devant la tâche, les corps cela la connaît : découpe, démembrements, dissolution dans l’acide, agrémentés à l’occasion de quelque danse satanique… c’est en maîtresse femme qu’elle conduit les opérations du duo infernal, entraînant son Michel dans un tel engrenage que l’on ne peut que ressentir une certaine empathie pour ce salaud presque ordinaire. D’accord pour les vieilles, mais pour la douce et belle Solange, ainsi que pour la fille de celle-ci, il eût sans doute préféré un traitement moins sauvage. Mais rien n’arrête le bras fatal de Gloria. Ces « tueurs des petites annonces » sont prioritairement filmés en plans serrés sur des visages qui semblent toujours dépassés par ce que leurs mains sont en train d’accomplir, sans que cela n’entame jamais leur fermes résolutions. Marie-Jo Astic
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1h35 - France, Belgique - Scénario : Fabrice de WELZ, Vincent TAVIER - Interprétation : Laurent LUCAS, Lola DUENAS, Hélène NOGUERRA, Stéphane BISSOT, Edith LE MERDY, David MURGIA. |