Tu m’fous les boules, Suzanne ! 

Révélée en 2010 par la Quinzaine des réalisateurs avec Un poison violent, Katell Quillévéré fit une belle ouverture de la Semaine de la Critique. Mêlant chronique sociale et aventure romanesque, Suzanne témoigne d’une grande liberté filmique : récit elliptiquement malin et surprises scénaristiques s’unissent à l’intensité et à la sensibilité du jeu de Sara Forestier, comme toujours impeccable.

Si l’héroïne constitue la colonne vertébrale du film, la réalisatrice l’entoure de personnages suffisamment essentiels pour ne jamais les considérer comme secondaires. Le père, bien sûr, à qui François Damiens donne une force intérieure remarquable, et la sœur cadette, Maria, mariant sa légèreté naturelle à la raison lorsque celle-ci vient à faire défaut à son intrépide frangine. L’absence de la mère a forgé l’endurance du trio père-filles qui, même dépassé par les événements, assume.