La Course étrange des choses
A Strange course of events
de Raphaël Nadjari
Quinzaine des réalisateurs


Sortie en salle : 4 décembre 2013





On est des nazes

Raphaël Nadjari s’associe-t-il à la petite famille de branquignols que forment ses personnages dans ce constat ? Il pourrait, tant on s’ennuie à leurs vaines et molles tribulations et à un parti-pris de mise en scène étouffée et rétive à toute émotion.

Même en courant ses joggings, Saul se débrouille pour courir mou. De toute évidence, ce garçon souffre, de mélancolie, d’une enfance abimée, d’incommunicabilité, d’être à peu près nul en tout… le scénario livre peu de détail et on est assez rapidement las de chercher d’hypothétiques clés.

Saul est divorcé de Ronit. Ils ont ensemble une petite fille Michale, fort mal élevée (la gamine joue d’ailleurs particulièrement faux). Notre anti-héros fait le voyage à Haïfa, pour y retrouver son père Simon, remarié à Bathy, adepte crispante de pratiques ésotériques stupides. Entre le père qui avale une arête et le fils qui glisse sur un poisson, la métaphore doit être si énorme qu’elle nous échappe totalement. Entre les deux, on attend un règlement de compte qui n’arrivera jamais. Lorsque Saul rencontre la jeune Orly à l’hôpital, on est encore dans l’espérance de quelque chose. En vain ou trop tard. Et notre désespoir rejoint radicalement celui de ce héros pleurnicheur à qui l’on conseille quand même de suivre le sage conseil que son père lui prodigue, au demeurant sans grande conviction : « Arrête de souffrir tout le temps. »

Marie-Jo Astic


 

 


1h38 - Israël, France - Scénario : Raphaël NADJARI, Joe GRISON - Interprétation : Uri PEPPER, Moni MOSHONOV, Michaela ESHET.

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