Salvo |
Rita, va-t’en ! La scène d’ouverture, mêlant embuscade et fusillade, plan séquence mis en scène avec pertinence, efficacité et radicalité, est pleine de promesses que ce film noir, violent et intimiste, peine à tenir sur la longueur. Il a pourtant suffisamment séduit le jury pour emporter le Grand prix de la Semaine de la critique. La déception s’avère d’autant plus sévère que les auteurs, Fabio Grassadonia et Antonio Piazza, tous deux scénaristes avant de plonger dans la réalisation de ce premier film, en appellent au Samouraï. À défaut de filiation évidente, on accepte cependant volontiers l’hommage à Melville. On salue aussi et surtout le travail visuel du chef opérateur, Daniele Ciprì. |
Dans une Palerme écrasée par la canicule et forcément gangrenée par la mafia, un homme est à abattre. La tâche échoit à Salvo, tueur solitaire, que la piste va conduire jusqu’à Rita, aveugle, et à sa maison tout en clairs-obscurs anxiogènes, à savoir en rupture totale avec l’hyper-luminosité extérieure. Un huis clos mutique s’installe alors et évolue autour d’un enfermement assez interminable, tout à fait propice à développer un double syndrome de Stockholm, voire une histoire d’amour entre ces deux « silencieux ». Aux côtés de Sara Sarraiocco, qui accomplit une belle mais laborieuse performance d’actrice, Saleh Bakri a des airs de Jean-Claude Van Damme, qui nuisent sérieusement au sérieux du rôle qu’il défend jusqu’au beau plan final. Marie-Jo Astic
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1h43 - Italie - Scénario : Fabio GRASSADONIA, Antonio PIAZZA - Interprétation : Luigi LO CASCIO, Saleh BAKRI, Redouane BEHACHE. |