For those in peril |
Un conte écossais Premier long métrage d'un cinéaste écossais tournant dans sa terre natale, For those in peril est un beau drame onirique, histoire du harcèlement d'un adolescent par une petite communauté villageoise qui le tient pour responsable de la noyade de son frère et de quatre autres hommes dans un accident de la pêche. Jamais depuis La Terra trema (Luchino Visconti, 1948) et L'Amour d'une femme (Jean Grémillon, 1953), un récit de pêcheurs n'a-t-il été aussi bien filmé. Utilisant les paysages naturels en créant un cadre irréel, loin des clichés touristiques, Paul Wright réalise un film poignant, perturbant, qui oscille entre drame intime et légende archaïque. « J'ai toujours été très intéressé par ceux qui vivent en marge de la société, ceux que l'on désigne comme différents », déclare le cinéaste dans le dossier de presse. |
Et il est vrai que le personnage de Aaron, omniprésent à l'écran, est touchant d'humanité par son désarroi et l'attachement qu'il éprouve envers ce grand frère englouti par la mer, et qu'il espère voir ressurgir des eaux. Il rejoint la galerie des enfants déshérités du cinéma britannique, des antihéros de Ken Loach (on songe à Kes) à ceux de Mike Leigh, la poésie morbide en plus. Les scènes de rêve et de fantasme sont très fortes et le cinéaste est habile à montrer les contrastes de la vie, passant de l'ombre à la lumière, du calme à la tempête, de la beauté à l'horreur... Ce conte tragique et mélancolique n'évite pas toujours les écueils du film d'école mais marquera les esprits par son ton singulier. Gérard Crespo
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1h24 - Royaume-Uni - Scénario : Paul WRIGHT - Interprétation : George MACKAY, Kate DIKIE, Nichola BURLEY. |