Il faut alors que sa famille à lui, qui le surnomme ridiculement Cui-Cui, s’en mêle : sa mère, écorchée de la vie et inféodée à ses enfants, et sa sœur, encore plus ridiculement baptisée Coin-Coin, dont l’humour vient faire grincer des rouages déjà poussifs.

Amours anciennes et nouvelles, matriarcat envahissant, fratrie brindezingue, tribu étrangère… qu’il le veuille ou non, Cui-Cui doit faire face à toute une panoplie de femmes et il lui arrive de trouver le ciel un peu trop lourd, que même ses amis ont du mal à éclaircir. Et peut-être même de trouver Anna à deux doigts d’être horripilante. Et ce trop de tout qui n’arrive pas à venir à bout d’une peur panique de la solitude, qu’il appréhende déjà comme une sorte d’antichambre de la mort.

La déprime menace, la cruauté affleure, les nerfs lâchent dans cette comédie fort bien écrite et Katia Lewkowicz joue sur du velours avec ses interprètes : qui de mieux que Biolay pour faire la gueule… de l’emploi ? Affublé qu’il est d’Emmanuelle Devos, de Nicole Garcia et de Valérie Donzelli, les répliques fusent et les dialogues laissent le champ libre à de grands numéros d’acteurs.

Marie-Jo Astic