Yuki et Nina
Yuki & Nina
de Hippolyte Girardot et Nobuhiro Suwa
Quinzaine des réalisateurs
palme

Sortie en salle : 09 décembre 2009





Faut-il être frères pour réussir un film à quatre mains comme les Taviani, Dardenne ou Coen ?…
Au risque de faire mentir Hippolyte Girardot affirmant en conférence de presse que sa collaboration avec Nobuhiro Suwa a été parfaite malgré la barrière de la langue (le réalisateur japonais de M other, H story ou Un couple parfait ne parle pas le français), on sent que le ton de Yuki & Nina se cherche tout au long du film, frisant la réussite d’une chronique de séparation filmée à hauteur d’enfants, se perdant dans un discours un peu fumeux sur le déracinement, passant complètement à côté d’une fin qui aurait pu être aussi poétique et onirique qu’efficace. L’histoire de Yuki, 9 ans, dont les parents décident de se séparer, avec retour au Japon pour la mère et drame de la séparation pour Yuki qui se désespère moins de quitter son père que sa meilleure amie Nina, commence plutôt joliment, avec des personnages qui s’imposent timidement mais avec promesse.

Pourtant, la mise en scène arrive à être gracieuse par moments ; quelques plans aux cadrages précis et justes (la petite Nina en bord cadre dans son lit, séparée du monde des adultes et de leurs disputes par le chambranle de la porte de sa chambre…) révèlent la franchise et la sensibilité des deux réalisateurs. Des quelques échappées belles dans la forêt japonaise, on pouvait rêver, comme les jeunes filles, à un déroulement plus heureux. Las, le film se perd dans une foire à la guimauve, et comme cette dernière, s’étire à n’en plus finir, en s’enroulant de nouveau, puis s’étire encore… et finit un peu poisseux. Dommage.

Jean Gouny


1h32 - France, Japon - Scénario : Hippolyte GIRARDOT, Nobuhiro SUWA - Interprétation : Noe SAMPY, Arielle MOUTEL, Marilyne CANTO, Hippolyte GIRARDOT, Tsuyu SHIMIZU.

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