À l'occasion du Festival, Les élèves de 2e 2 du Lycée Stanislas de Cannes ont assisté à la projection de plusieurs films de la Quinzaine des réalisateurs, dont "La Terre de la folie", dans le cadre d'un partenariat avec le Rectorat, La Direction régionale des affaires culturelles et la Société des réalisateurs de films. Ils ont ensuite assisté à la Conférence de presse de Luc Moullet (rédacteur), Richard Copans (producteur) et Anthony Verpoort (monteur). ils ont pu enfin s'entretenir avec les techniciens de l'équipe du film sur la terrasse du Palais Stéphanie avant d'effectuer un travail rédactionnel critique.

Le pentagone de Luc Moullet

La Terre de la folie a été réalisé par Luc Moullet. Ce documentaire vise à établir une radioscopie de la folie dans les Alpes du Sud où l’on a  constaté différents cas de troubles mentaux. Luc Moullet s’appuie tout au long de son reportage sur un pentagone appelé  le pentagone de la folie.

Au premier abord de La Terre de la folie, nous pouvons observer des problèmes psychiques chez les personnes des villages alpins.

Ce film inquiétant mais teinté d'humour nous plonge dans les secrets de la folie humaine.

Comme le dit si bien Luc Moullet, toute différence est folie. Celle-ci peut être le fondement de la création artistique.

Face à la caméra, d’un ton impassible et ironique, le cinéaste septuagénaire nous explique son projet : aller voir dans les Alpes du Sud pourquoi les gens s’étripent entre eux là-bas plus qu'ailleurs, et souvent sans raison.

Il délimite sur une carte cinq villes à forte concentration de faits divers sanglants et décide de passer à l’action en interviewant sur place des témoins.

Les plans fixes sont utilisés pour faire parcourir aux spectateurs la route jusqu’au pentagone fatal.

Comme dans tous les documentaires on pourrait s’attendre à une musique de fond, mais dans le reportage « directed by » Luc Moullet, la musique est absente.

Ce choix de mise en scène a pour effet de garder le côté neutre de la visite.

Le montage et la photographie sont particulièrement soignés et cherchent à cerner une certaine inadaptation au monde, que le cinéaste tente de filmer.

Ils expriment aussi une volonté de capter l’étrangeté de l'époque actuelle, partagée entre modernité et ruralité.

Les gros plans sur les paysages alpins permettent ainsi aux spectateurs de plonger dans ce mystère.

D’après Luc Moullet, La Terre de la folie est un film moral, au sens rohmerien du mot, « relatif à l’esprit » (à l’esprit des fous).

Jeanne Chèze, Joséphine Destailleurs, Lycée Stanislas de Cannes