Lost Persons Area
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Un caillou, un stylo, une coquille d’œuf, un mégot, un bouton, un crâne d’oiseau… Tant de choses que la petite Tessa récolte alors qu’elle devrait être à l’école. Mais chaque matin c’est pareil, sa mère ne prête pas assez attention à elle pour qu’elle arrive à destination. Dans son premier long métrage, Caroline Strubbe peint le tableau émouvant d’une famille désorientée et isolée du monde. Le titre Lost Persons Area suffirait presque à définir le film. Les grands espaces déserts perdent les quatre personnages dans l’infinité de leur solitude et de leur peur du rejet. Marcus n’a pas assez de qualifications, Bettina est terrifiée à l’idée d’être jugée mauvaise mère, Tessa tente de compenser le manque d’attention de ses parents en se créant un univers où tout objet doit être rangé, et Szabolcs le nouveau collaborateur de Marcus est un travailleur immigré qui a encore du mal à trouver sa place. La réalisatrice Caroline Strubbe dépeint dans son film des personnages totalement esseulés et perdus. Leur bungalow planté au milieu de nulle part devient alors véritablement un Lost Persons Area. Laura Desèbe et Céline Krawczyk, Lycée « Sorte de vide qui se fait sentir à l’âme privée d’action ou d’intérêt aux choses. » C’est ainsi que le Littré définit l’impression ressentie lors du visionnage de ces vingt-quatre images par seconde qui forment l’ensemble qui se nomme Lost Persons Area. Rarement, la façon d’aborder le sentiment d’affection d’un sexe pour l’autre a été d’un intérêt aussi platonique que celui de Caroline Strubbe. L’ouverture du long-métrage expose d’une façon voyeuriste les ébats amoureux d’un jeune couple, qui constituent approximativement l’unique action digne d’intérêt. Le contenu inexistant d’un scénario somnifère semble aussi vide de sens aux yeux du spectateur que l’environnement désert, qui s’accorde parfaitement au thème de cette rude épreuve cinématographique, choisi pour encadrer l’intrigue. La réalisatrice poursuit dans cette voie la mise en relief de la sexualité humaine en faisant défiler sous nos yeux les actes pervers d’un ouvrier hongrois avec une péripatéticienne locale. Certainement, la présence superflue d’une quantité exubérante de métaphores et de symboles donne à ce film un souffle d’intelligence… aux yeux de Caroline Strubbe, mais guère à ceux du commun des mortels. Un robinet qui coule, comme la vie ininterrompue. Un pylône en tant que symbole phallique et les boîtes d’allumettes qui représentent les multiples facettes d’une vie, loin d’être palpitante, dans un récit à tiroirs. Marie Kolbenstetter Lycée Bartholdi de Colmar. |
Petite tartine et confiture « Bonne Maman » : «Même la pire des mères est une bonne mère»... Jean-Robert Nemi et Hana Cherrat, Lycée Marcelin Berthelot de Pantin « Crayons pointus, crayons méchants » ; crayons volés, rangés, dérangés sont tour à tour rassemblés par Tessa, une petite fille de neuf ans. Avec ces pièces de puzzle, elle se façonne son propre monde. Sa voix grave et caverneuse, sujet de moquerie pour ses camarades de classe, l’ont poussée à éviter l’école. Une route, un bus, un champ de pylône où travaille son père, elle erre à la recherche d’ordre dans une vie bancale. Des boîtes d’allumettes s’ouvrent et se referment tels des tiroirs posant de nouvelles questions : « C’est quoi normal ? Qui va déterminer ça ? ». On cherche des réponses, mais on n’en trouve pas. À quel point l’arrivée de Szabolcs, un travailleur hongrois, suivie d’un tragique accident vont-ils perturber la vie de cette famille aimante ? On ne comprend pas tout, mais on se laisse transporter dans cette atmosphère vibrante. Des messages passent. On se sent triste quand Tessa s’accroche à son père qui ne peut plus la soutenir, joyeux quand elle se joint à la fête, révulsé quand les travailleurs rient d’elle, pensif quand Bettina explique que « même la pire des mères est une bonne maman ». Inès L’Hénoret et Olga Benne, Lycée Paul Valéry de Sète
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1h49 - Belgique - Scénario : Caroline STRUBBE - Interprétation : Lisbeth GRUWEZ, Sam LOUWYCK, Kimke DESART, Zoltán Miklós HADJU, Rik VAN UFFELEN. |