Antichrist |
Le cas Chaos Autant dire qu’après ce prologue, scotché au siège, on a envie d’aimer sans condition tout ce qui suivra tant on prend en pleines rétines du grand cinéma… Mais avant de revivre la même émotion esthétique durant l’épilogue qui reprend l’emphase poétique du prologue, il faudra accompagner Willem Dafoe (toujours aussi ambigu) et Charlotte Gainsbourg (fabuleusement habitée par une hystérie aussi fragile que forte en ce rôle qui lui vaudra le prix d’Interprétation Féminine) dans une descente aux enfers christique parfois aussi fumeuse que destructrice. |
Le mari est thérapeute et va s’occuper personnellement du travail de deuil que son épouse peine à effectuer avec un parcours plus traditionnel. Dans leur chalet Eden, isolé au plus profond d’une forêt, se trouve apparemment la source du Mal : la Nature. Mais d’une nature sauvage, liée au chaos – Maître Renard nous le soufflera – , on passe à une nature féminine, que le réalisateur de Breaking the Waves hésite à peine à faire apparaître comme coupable du péché originel et du désir charnel à combattre – ce dernier n’est-il pas à la fois responsable de la naissance de l’enfant et de sa mort ?… Il faudra bien que l’une (la mère) ou l’autre (le père) paie de sa chair la mort inacceptable et inexcusable d’un fils… Jean Gouny
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1h44 - Danemark, Allemagne, France - Scénario : Lars VON TRIER - Interprétation : Willem DAFOE, Charlotte GAINSBOURG, |