À Deriva |
Les fleurs de l'âge C'est certainement parce que Vincent Cassel figure au casting que ce banal petit film profite d'une telle démarche marketing, ainsi qu'une participation au festival de Cannes. Ainsi l'ambition scénique de ce nouveau venu brésilien (inconnu en tout cas au bataillon de l'exportation française) est aidée par un joli succès et le choix crucial de l'acteur pour le rôle principal. Mais l'agitation de la réalisation, qui se veut hypnotique et sensuelle, ne saurait cacher le vide d'un scénario qui tourne en rond. A Deriva est le premier film à forte production de son réalisateur, on peut donc être indulgent et on a certes vu mise en scène bien moins maîtrisée dans le domaine, mais malgré l'efficacité certaine de celle-ci, elle ne suffit pas pour alimenter 1h45 de film déjà fait auparavant, qui plus est en beaucoup mieux. Vincent Cassel y endosse le rôle d'un macho (dans la continuité de Mesrine, ce qui nous amène à conclure que Cassel est probablement un véritable macho!), l'histoire d'un père qui n'y ressemble pas, en pleine crise de couple dans une villa paradisiaque au bord de la mer, pendant que son adolescente de fille s'évertue à visiter les royaumes de la chair. Si les jeunes acteurs sont remarquablement choisis pour tenir de tels rôles, et que les décors sensuels parlent pour eux (baignés d'un peu de musique vaporeuse), A Deriva n'arrive assurément pas à la cheville de ce qu'il voudrait être. Parce qu'on a déjà vu ce film mille fois, et qu'il mise tout sur l'attrait des décors et la peau des femmes filmée de près.
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Le récit est constitué d'un empilement d'environ trois scènes différentes répétées quinze fois chacune durant le film (fille épiant les coucheries adultérines de papa, lfille et son amoureux transi sur les falaises, scène de dispute conjugale), afin de former une dramaturgie de papier qui, forcément, n'atteint aucune force lors de son supposé climax. Le tout baigné dans l'esthétique d'une pub pour gel douche, avec sueur pantelante sur peaux brunes, aisselles en gros plan, cheveux mouillés et volutes enfumées des cigarettes nocturnes. Tout cela est pesant, involontairement comique, affligeant de banalité et de laideur, tout de sexe toc et d'hystérie pubère. Jean-Baptiste Doulcet
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1h43 - Brésil - Scénario : Heitor DHALIA - Interprétation : Camilla BELLE, Vincent CASSEL, Caua RAYMOND, Tais ARAUJO, Deborah BLOCH. |