1989 |
Dix minutes à tuer Moyen métrage présenté en clôture de la Semaine, 1989 succède à La Baie du renard, court réalisé par Grégoire Colin, variation réussie sur l’envie et les rêves de piraterie d’un adolescent, caché au creux des splendides calanques de Cassis. Revenons à 1989, année choisie par Camilo Matiz comme étant la plus meurtrière dans une Colombie, où la violence n’est plus que l’infime partie d’une spirale infernale et où l’acte lui-même est dénué de toute signification. Sous une pluie diluvienne, un homme jeune (Vincent Gallo himself !), après une brève conversation téléphonique, entre dans un bar miteux et s’assoie à la table d’un autre homme, tandis que dans le cadre un troisième personnage occupe une table en second plan. Une affaire de dix minutes… |
S’installe alors en plan fixe une conversation à sens quasi unique, au cours de laquelle, de propos misogynes en théorie sur le papier recyclé, la complexité de la nature humaine est sur la sellette. La menace d’une superstition introduit alors une scène de tuerie hallucinante qui plonge le spectateur sous hypnose d’un ralenti extrême (que l’on pourrait estimer à mille images seconde), servi par un esthétisme exacerbé et une musique sacrificielle fascinante. Morceau de bravoure réjouissant et exercice de style accompli. Marie-Jo Astic
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40mn - Colombie - Scénario : Camilo MATIZ - Interprétation : Vincent GALLO, Carolina GOMEZ, Erick CORDOBA, Andres OGILVY. |