Réalisateur de trois excellents polars d'auteur, Little Odessa (1994), The Yards (2000), et La Nuit nous appartient (2007), James Gray prend le risque de déconcerter son public avec cette chronique familiale et romanesque boudée par certains à Cannes.
Leonard, trentenaire paumé (Joaquin Phoenix, oscarisable), souffre de troubles bipolaires. Ses parents lui présentent une jeune fille bien sous tous rapports (Vinessa Shaw, aux faux airs de Hilary Swank) mais il lui préfère une voisine de palier délurée et maîtresse d'un homme mariée (Gwyneth Paltrow, un peu trop maniérée comme à son habitude). Le récit est limpide et la facture en apparence classique : James Gray est un conteur de talent et l'élégance de sa mise en scène (discrétion des mouvements de caméra, refus d'effets de style) sert admirablement ce mélodrame.
D'aucuns lui ont reproché de changer de registre et de s'aventurer en terrain inconnu. Pourtant, Two Lovers fait écho à ses œuvres antérieures :