« Ecouter son cœur qui danse »
Rumba c'est une des excellentes surprises – voire la meilleure – de ce Festival, une formidable histoire belgo-canado-française. Si les références à Tati ou Kaurismaki sont bien réelles, le film impose un ton tout à fait personnel et jusqu'alors inimité.
Le rire grandit au fur et à mesure que toutes les misères du monde s'accumulent sur les frêles épaules de Fiona et Dom (l'adresse mail de la production du film confirme : couragemonamour@skynet.be), des êtres généreux qui vous invitent à vous réconcilier avec le genre humain, qui se crèvent le cœur et le pur esprit à vivre debout.
Elle, est prof d'anglais de petites classes et n'a pas son pareil pour pratiquer l'association d'idées et de mots, y compris avec allitérations en “r”. Lui est prof de gym dans la même école. Mais leur grand bonheur, c'est la rumba, dans laquelle ils se retrouvent dès la classe finie.
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Un terrible accident de voiture sur la route d'un des concours de danse qui rythment leur vie, pour cause de candidat au suicide (troisième invraisemblable personnage), n'entamera en rien leur foi en la vie, même si elle ne leur fait pas de cadeau.
Si un tel bonheur de film se raconte difficilement,
on est forcé de mentionner la magie de certaines scènes, où l'imaginaire plus fort que tout et l'amour font exulter dans des chorégraphies époustouflantes ces deux corps meurtris.
Tout en performances – dont la scène de lutte surréaliste entre Fiona et ses béquilles –, Rumba est à déguster avec délice : tous les talents sont au rendez-vous.
Marie-Jo Astic
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