Le cinéma d'animation a eu deux fois les honneurs de la Sélection officielle cette année : avec l'austère Valse avec Bashir en compétition officielle, puis à l'occasion de cette production DreamWorks pour le fun.
Comme naguère les deux premiers Shrek (voir articles de Cinémas 2001 et 2004), Kung Fu Panda (probable best-seller estival) allie efficacité narrative, humour aux premier et second degrés et qualité de graphisme. Dans une Chine ancienne de pacotille, un panda sympathique et poltron reçoit une formation de « Dragon Kung Fu » afin de sauver sa communauté en péril. Sorte de bonne vieille peluche aussi déplacée dans l'univers des arts martiaux qu'Ingrid Bergman sur l'île de Stromboli, la bébête tentera de casser son image en présence d'une tigresse intrépide, d'un singe coquin et autres tortues. Comme tout blockbuster qui se respecte, l'œuvre multiplie les morceaux de bravoure technique : on louera l'évasion désopilante au cours de laquelle une horde de rhinocéros peine à stopper un tigre déchaîné. Les dessins, très soignés, sont particulièrement bien servis par la création en 3D et comme le souligne justement Kevin Dutot, le résultat est « d'une esthétique radieuse, se rapprochant des estampes chinoises dans ses moments les plus émouvants. »