La Voie lactée |
Amour un jour, amour toujours. C’est ce que pensait Heitor, professeur et écrivain, après avoir rencontré la belle Julia. Mais la vie n’est pas toujours rose… |
Le spectateur entre dans le subconscient du personnage pour épouser la moindre de ses pensées, sans négliger pour autant l’aspect extérieur du monde. Sans aller au fond du problème, la réalisatrice fait ressortir la pauvreté du Brésil et crée un contraste entre l’imagination du héros et la réalité violente qui l’entoure. Si parfois le récit manque de dynamisme l’originalité et la profusion d’images et de musique restent à la mémoire du spectateur. La chute du film, surprenante et douloureuse vient clore une prestation d’acteurs remarquable et une mise en scène des plus marquantes. Cyrielle Cecchini
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La Voie lactée est le deuxième long-métrage de Lina Chamie, réalisatrice brésilienne qui a poursuivi ses études à l’université de New York. Elle a voyagé dans le monde entier notamment à Paris et à Manhattan où elle a obtenu son Master de musique. Elle enseigne également au département d’Art et de Communication à Sao Carlos au Brésil. |
Silences et battements de cœur nous enveloppent et nous balancent au rythme du montage cut. C’est une véritable technique au service du sens qui crée un malaise d’empathie chez le spectateur, accentué par les nombreuses caméras subjectives. De plus la musique joue un rôle fondamental car elle est directement liée aux sentiments : on passe de la musique classique à celle de Tom et Jerry. Le dérisoire de la vie raye d’un trait les vicissitudes du quotidien de notre héros au bord de la crise de nerf… |
Heitor et Julia, trois ans de vie commune, un coup de fil, une dispute qui mettra fin à leur relation… Histoire à l’allure banale et pourtant Voie lactée est un film qui laisse perplexe... |
Le film est aussi merveilleusement servi par des acteurs pleins de charme et de talent. Il révèle le riche potentiel de la réalisatrice Lina Chamie qui pourra davantage l’exprimer lorsqu’elle aura trouvé « son style ». |
La voie lactée, c’est le symbole de l’immensité. « Il suffit d’avancer tout droit pour vivre ». Il suffit d’avancer tout droit pour atteindre la voie lactée. Voilà comment Lina Chamie présente Haitor : avançant. Il avance pour retrouver Julia, pour retrouver sa vie. Mais avance t-il réellement ? Cette question, la réalisatrice la pose. Tout est filmé constamment en mouvement, sauf lorsque Haitor est en compagnie de Julia. Mais est-elle réellement là, ou voit-on seulement le fantasme d’un homme en plein rêve ? Nombreuses questions, nombreux thèmes : qu’est-ce que la vie ? la mort ? l’amour ? la réalité ? le rêve ? La réalisatrice fait vivre tous ces éléments et s’amuse à les mélanger, tout comme la poésie donne vie aux mots. |
Le format moyen métrage aurait mieux convenu à La Voie lactée : certaines situations s’éternisent, voire se répètent. Cela brise le rythme du film, qui pourtant avait bien commencé : un montage dynamique qui montre une action quasi plate. La réalisatrice se rattrape avec une bande son très travaillée, qui renforce l’impression que ce film est fait depuis l’intérieur du personnage. |
Une œuvre sidérale Pour son second long métrage, La Voie lactée, la réalisatrice brésilienne Lina Chamie livre une œuvre unique en son genre. Cette histoire d’amour pourtant banale est abordée ici de manière peu académique et particulièrement touchante. Ils se sont aimés, mais se séparent. Commence alors le jeu de la quête de l’autre, à travers la quête de soi. |
Mêlant avec subtilité la grâce de la poésie, de la musique et de l’image, la réalisatrice fait de cette histoire discontinue une œuvre fluide, et à-même de laisser place à la libre expression des sentiments. Lina Chamie joue avec les émotions du spectateur comme avec celles de ses personnages : du début à la fin, la magie du film opère et le public suit. Pauline Villain |
1h26 - Brésil - Scénario : Aleksei Abib, Lina Chamie - Photo : Katia Coelho - Décors : Mara Abreu - Musique : - - Montage : André Finotti - Son : Louis Robin - Interprétation
: Marco Ricca, Alice Braga, Fernando Alves Pinto. |