Tout est pardonné
All Is Forgiven
de Mia Hansen-Løve
Quinzaine des réalisateurs
palme



Ce premier film prometteur a d'indéniables qualités de style. Dans la lignée de Bresson et Gérard Blain, la cinéaste opte pour l'épure, la diction monocorde d'acteurs à peine professionnels et un filmage sans fioritures. Sans doute la faiblesse (par sa banalité même) du scénario n'est pas pour rien dans la froideur qui émane de l'ensemble.
Un jeune couple et leur adorable fillette, vivent de beaux jours à Vienne mais l'alcoolisme, la toxicomanie, et le chômage « volontaire » du père, écrivain raté, amèneront disputes et séparation. Onze ans plus tard, les retrouvailles père-fille seront-elles possibles ?
Si l'on utilise le téléphone mobile, les désuets échanges épistolaires restent le moyen de dévoiler ses sentiments, et l'on sait depuis les adaptations des Liaisons dangereuses que le procédé a cinématographiquement fait ses preuves.


Quelques moments forts (le repas avec le grand-père, les séquences avec la tante) captent l'attention mais il manque une véritable densité pour faire de Tout est pardonné une réussite totale. Tel quel, le film est estimable mais n'a pas la force de ces sommets du cinéma des rapports père-fille que furent La Vie de famille ou Je vais bien, ne t'en fais pas. La jeune Constance Rousseau, au métier encore frêle mais au charme fou, est une révélation.

Gérard Crespo


1h45 - France - Scénario : Mia Hansen-Løve - Photo : Pascal Auffray - Décors : Sophie Reynaud, Thierry Poulet - Musique : - - Montage : Marion Monnier - Son : Vincent Vatoux, Olivier Goinard - Interprétation : Paul Blain, Marie-Christine Friedrich, Victoire Rousseau, Constance Rousseau, Carole Franck, Olivia Ross.

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