Párpados azules
Blue Eyelides
de Ernesto Contreras
Semaine internationale de la critique




palmeSoledad

Malgré une mise en scène un peu fade, reflétant l’atmosphère pesante du film et l’absence de dynamisme, le réalisateur mexicain Ernesto Contreras, nous présente son premier long métrage porteur d’un trésor philosophique sur la vie, d’une grande justesse.
Un dialogue implicite, forgé par le parallélisme de construction, se crée entre les deux protagonistes, Marina et Victor, et Lulita, femme âgée, lassée par la vie, regrettant ses heures de bonheurs volées. « Cueillir le jour présent » et ne pas se noyer dans la solitude : c’est le message que le réalisateur voudrait faire parvenir aux oreilles les plus sensibles.


De même que l’oiseau du bonheur et de la vie est enfermé dans sa cage, la femme est prisonnière d’elle-même. Elle se réconforte en repliant ses ailes, se réfugiant alors au sein de cette prison dorée que lui offrira son ambiguë relation avec Victor où l’amour et l’alchimie sont comme les couleurs de l’espoir : absentes mais attendues.
C’est en réalité à une anti-comédie romantique à laquelle le spectateur doit faire face. L’attente de l’amour parfait se brise sous le poids du silence et des tons glaciaux rythmant le film. Pas de rires, pas de scènes où se mêlent les sens, seulement cette fiction que les personnages tentent vainement d’imiter : une passion de procuration au travers des mises en abyme. Au bout du compte la fiction dépassera-t-elle la réalité ? Pourront-ils piétiner leur solitude et voir, au loin, l’horizon du Carpe Diem comme ultime délivrance ?

Catherine Ramakers
Elodie Moreau
Lycée du Val de Saône


palmeL’amour à tout prix

Il était une fois un réalisateur, Ernesto Contreras, qui créa Parpados Azules, une anti-comédie romantique. Ce premier long métrage montre deux inconnus, deux anti-héros, deux miroirs négatifs qui vont être amenés à partir en voyage à « Playa Salamandra ». Mais avant de partir, ils tentent de faire connaissance. Pourtant sans alchimie, les rencontres ne peuvent aller très loin…
Ainsi, pendant 98 minutes, le réalisateur fait ressentir un ennui constant. Il ne peut rien se passer entre ces deux êtres car leur quotidien est pathétiquement banal et ils sont déjà enfermés dans une solitude impossible à rompre.


Le rythme est lent, voire inexistant. Le réalisateur a donc insisté sur une longueur de temps « réelle » et non sur une longueur « fictive » pour représenter l’ennui.
Pourtant, le cinéma a déjà prouvé qu’il existe d’autres moyens pour traduire l’ennui : dans le film Il était une fois dans l’ouest, par exemple, le début paraît long mais une tension omniprésente empêche le spectateur de s’ennuyer.
Ernesto Contreras pourra donc faire mieux mais dans un long moment.

Kévin Durivaux
Julie Delmas
Lycée d’Arsonval

 


palmeA la recherche de son double

Le réalisateur mexicain Ernesto Contreras signe son premier long métrage : Parpados Azules, en français Paupières Bleues. Ce titre, vague, reflète bien le contenu du film. En effet, le scénario est assez banal et confus.
Banal car il traite d’une histoire d’amour entre une jeune femme perdue, et un homme dont la solitude affecte parfois (souvent !!!) sa sociabilité.
Confus car il mêle deux intrigues en parallèle.
Au final, le spectateur en vient à se demander si l’une n’est pas le passé de l’autre. La réponse est non (source sûre donnée par le réalisateur).
Malgré quelques longueurs, la mise en scène surprend. On note aussi une certaine recherche de l’esthétisme passant par un jeu de couleurs intéressant. On s’attardera sur le contraste vert/gris ; le vert symbolisant le summum de leur relation, lorsque les deux personnages apprennent à se connaître dans un parc ; le gris représentant la tristesse et la solitude au moment où ces deux protagonistes se cherchent ou se perdent.


L’éclairage permet de mettre en valeur la psychologie de Marina et Victor, également accentuée par l’utilisation de plans originaux. Ainsi, lorsque Marina est étendue nue sur son lit, le jeu des ombres nous emporte dans son univers intime, sans pour autant nous sentir coupable de quelque voyeurisme.
La musique, agréable, revient tout au long du film comme un leitmotiv. Elle casse le rythme parfois long de certaines scènes, et rappelle souvent les moments de complicité entre les deux personnages.
La performance des deux acteurs principaux Cécilia Suarez (Marina) et Enrique Arreola (Victor) est remarquable. On s’attardera sûrement davantage sur la magnifique jeune femme dont le talent s’affirme de film en film.

Elodie Balaguer
Kim N’Guyen
Lycée Bristol - Cannes


palmeDes faits, défaite…

Lorsque Marina gagne un voyage pour deux personnes à Playa Salamandra, elle prend conscience de la solitude qui berce son quotidien. Elle n’a pas d’amis et a pour seule famille une sœur quelque peu égoïste… Un soir, elle rencontre Victor, une vague connaissance du collège, dans un bar. Elle lui propose alors, désespérée, de l’accompagner…
Marina se contente d’être. Elle ne vit pas. Elle n’a aucun loisir, rien qu’elle aime, rien qu’elle déteste. Son travail est banal, tout comme sa vie. C’est en cela qu’elle ressemble à Victor. Il y a donc quelques longueurs - normal pour un film qui raconte des vies faites de monotonie. Le sujet de Párpados Azules est très réaliste car il parle d’une histoire d’amour sans amour : on ne tombe pas toujours amoureux, l’amour n’est pas forcément beau et idéal, il n’est pas toujours… Cela offre au spectateur un autre point de vue. Il se questionne, sourit lorsqu’il se reconnaît en deux ou trois situations mais espère ne pas être une Marina ou un Victor, et finit par s’en persuader.


C’est donc un film sur la solitude que nous proposent deux frères, réalisateur et scénariste, Ernesto et Carlos Contreras. Ernesto avoue d’ailleurs : « Les idées viennent de Carlos et nous les développons ensuite ensemble ». Idées sublimées par le jeu des acteurs Cecilia Suarez et Enrique Arreola. Dommage que la musique ne soit pas à la hauteur de ces performances. Elle n’accentue que vaguement le sentiment de mélancolie des protagonistes.
On connaît tous bon nombre de Marina et Victor sans vraiment les connaître, sans vraiment s’en soucier… Ainsi, ne pas apprécier à sa juste valeur le scénario, serait-ce rejeter l’idée qu’une comédie ne peut qu’être divertissante et amusante ?

Morgane Duval
Emma Veran
Lycée Carnot, Cannes


palmeRomance maladroite

Parpádos Azules (Paupières bleues) ou l’antithèse de la comédie romantique. C’est avec ces mots que le réalisateur Ernesto Contreras nous présente son premier long métrage. Mais pourtant, le scénario n’échappe à aucun des clichés du genre : la séparation d’avant retrouvailles, le « coup de la panne » et même la demande en mariage sous la pluie… Ou encore, simplement les personnages : Marina et Victor, deux êtres totalement seuls, à la vie dénuée de tout sens, qui se rencontrent et tentent de s’aimer.
Cette quête qu’ils savent tous deux vaine depuis les premières minutes se perd en scènes superficielles et étriquées qui privent le spectateur de tout attachement possible à nos protagonistes et l’empêche d’éprouver le moindre intérêt pour cette relation qui n’en est pas vraiment une. Car chacun d’eux, dans sa recherche de l’autre et d’une échappatoire à la solitude n’en devient que plus isolé.


Leur rencontre ne change en rien la banalité de leur quotidien, et ces quatre-vingt-dix minutes sont tout simplement dépourvues de toute évolution sur le plan relationnel. Leurs rapports sont entièrement construits sur un ennui profond et permanent, ce que, soit dit en passant, le spectateur n’a aucun mal à ressentir. Certes, la prestation des acteurs est tout ce qu’il y a de plus correct. Mais là non plus, aucune vague n’est à attendre : ils se contentent de feindre l’ennui.
On trouvera tout de même un certain intérêt dans la texture de l’image, qui nous transmet l’atmosphère et la sensibilité d’un pays. Mais même associé à cela, le chant de l’oiseau, symbole de liberté et d’espoir, ne suffit pas à remonter l’ambiance générale d’un film qui reste peu convaincant. Dommage…

Constance Déchelotte
Clément Petitmangin
Lycée franco-allemand - Buc


1h38- Mexique - Scénario :Carlos Contreras - Photo : Tonatiuh Martínez - Décors : Érika Ávila - Musique : Iñaki - Montage : Ernesto Contreras, José Manuel Cravioto - Son : Enrique Ojeda - Interprétation : Cecilia Suárez, Enrique Arreola, Ana Ofelia Murguía, Tiaré Scanda, Luisa Huertas.

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