Les Méduses
Jellyfish
Meduzot
d'Etgar Keret et Shira Geffen
Semaine internationale de la critique
Caméra d'or
Prix SACD
Prix OFAJ / TV5 Monde de la Toute jeune critique





palmeAu fil des méduses

Quand un réalisateur met un brin de féerie, une merveille est créée. Meduzot, ou Les Méduses en français, est certainement l’un des meilleurs longs métrages de la semaine de la critique. Mélangeant subtilement humour et émotion, il nous entraîne dans un univers quotidien où le rêve a toute sa place. La présence des souvenirs des personnages dans leur réalité confirme cette impression de légèreté, mais non de vacuité, dans ce film choral où la poésie s’affirme pleinement. Ce film se caractérise par un rythme soutenu du montage, qui apporte au spectateur une impression de continuité dans la trame narrative. On passe d’une vie à une autre, naturellement, grâce à des raccords subtils.


S’ajoute à cela un casting remarquable dans lequel l’âge ne crée pas de barrière. Les acteurs ont tous un jeu admirable qui fait ressentir de manière intense les émotions. Remarquons d’ailleurs la prouesse exceptionnelle de la « petite fille » qui, par son regard, fait passer bien plus que par des paroles.
Ainsi, Etgar Keret et Shira Geffen réalisent un sans faute très prometteur pour leur avenir, tant sur le plan du scénario que sur celui de l’esthétique.

Durivaux Kévin
Delmas Julie
Periot Antoine
Lycée d’Arsonval

 


palmeOcéan de poésie

Batya, jeune serveuse tout juste séparée de son compagnon rencontre sur la plage une petite fille venue de la mer…
Keren vient de se marier, elle se casse la jambe le soir même et ne peut donc aller au Caraïbes pour sa lune de miel…
Joy, jeune mère venant des Philippines, a quitté son fils pour travailler à Tel-Aviv en tant qu’aide à domicile…
Pour leur premier long métrage, les réalisateurs Etgar Keret et Shira Geffen mènent avec brio ces histoires parallèles tout comme l’avait fait Iñárritu dans Amours Chiennes où l’on retrouvait aussi trois trames narratives. En effet, les transitions sont intelligentes : on quitte la chronique de la vie des uns pour arriver à celle des autres avec un lien subtil telles les couleurs, lumières, paroles… Les protagonistes se croisent même parfois.
Le montage est lui aussi de grande qualité : l’aspect « chorale » est réussi.
C’est donc un film sur les liens (familiaux majoritairement) qui unit les protagonistes entre eux. Cela amène le spectateur à réfléchir sur ses propres liens sociaux. Tout cela est suggéré avec finesse, les réalisateurs laissent libre court à notre imagination pour nous permettre une interprétation personnelle du film.
Leur souhait est de montrer Tel-Aviv sous un autre aspect : pari réussi ! On oublierait presque les problèmes religieux et ethniques d’Israël s’ils n’étaient brièvement rappelés.


On pourrait même aller jusqu’à penser que le désordre de la société se répercute au sein de la famille : tout comme les relations entre les peuples, les relations familiales sont floues.
L’unique échappatoire des israéliens reste la mer.
Elle est d’ailleurs, selon les réalisateurs, le personnage principal du film (représentée à travers la petite fille) car elle symbolise la liberté, l’inconnu, le rêve, la fuite et demeure l’élément originel puisque nous en provenons. Ainsi, on trouve bon nombre de rappels de cette dernière comme notamment les bateaux qui incarnent le voyage, et le vent que Keren emprisonne, comme la métaphore de l’enfermement de son mari (à qui elle enlève toute liberté en quelque sorte).
La petite fille est également très bien choisie : elle apporte fraîcheur et vie au film. Elle joue parfaitement son rôle, à savoir celui de la petite étincelle, touche de magie et de fantastique…
Et pourquoi les méduses ? Car tout comme les protagonistes, elles se laissent porter par le courant, sans trop avoir de prise sur le chemin qu’elles empruntent, sur leur destin…

Morgane Duval
Emma Veran
Lycée Carnot - Cannes

 

 


palmeLorsque rêve et réalité se mêlent…

Alliant sentiments et poésie, Etgar Keret et Shira Geffen, auteurs israéliens aussi talentueux écrivains que cinéastes, nous offrent un film poignant débordant de vérités intemporelles.
Un couple nouvellement marié en crise, une femme noyée dans la solitude du quotidien et l’oubli des siens, une vieille dame perdue dans les abysses de l’incompréhension, un écrivain au bord du suicide... Fragments de vies entremêlées plongeant le spectateur dans les profondeurs de la sordide réalité humaine.
L’excellence du jeu des acteurs nous berce au rythme des vagues qui se brisent sur le sable incrusté de souvenirs perdus, de pensées douloureuses, et de réflexions nostalgiques…


Un regard, un sentiment, une poésie, comme la lettre écrite par cette femme dont la tristesse s’exprime sincèrement à travers des mots qui révèlent la tragédie universelle. Images, symboles, et allégories reflètent au-delà du miroir, le sens de la vie, du passé comme de l’avenir.

Une sensibilité à part entière submerge l’esprit du spectateur tout en l’entraînant dans un monde où le passé s’écoule goutte-à-goutte, où les promesses ne sont qu’illusions, mais où l’avenir ouvre ses portes laissant le choix à quiconque d’accoster à bon port.

Catherine Ramakers
Julie Douchet
Lycée du Val de Saone

 


palmeMagie et sentiments sortent de l’écume

Les méduses. Elles vont, viennent au rythme des courants, se laissent porter par les vagues, et parfois, s’échouent. C’est aussi le cas des personnages de Méduzot, chronique d’un monde entre rêve et réalité, véritable conte de fée moderne qui se déroule au cœur de Tel-Aviv. Peu loquaces et tous animés du même flegme, aucun d’eux n’est réellement maître de sa situation.
Ces petits fragments de la vie de chacun, s’entremêlent avec légèreté pour créer une grande fresque poétique qui réfléchit sur le devenir de la société israélienne : Keren, jeune mariée qui renonce à sa lune de miel aux Caraïbes après s’être cassée la jambe, Batya, jeune serveuse dotée d’une maladresse maladive ou encore Joy, employée de maison philippine, au service d’une vieille femme sévère et revêche… Tous ces personnages sans liens apparents coexistent pourtant harmonieusement dans cette métropole, sortant peu à peu de leur emmurement, faisant un petit pas vers l’autre.


Mais la véritable symbolique de la beauté et du rêve dans ce film réside en fait dans cette petite fille aux grands yeux bleus ? Sortie de l’eau ou plutôt de nul part, elle illumine de son aura protectrice le cœur des protagonistes et avant tout celui du spectateur.
Les deux réalisateurs Etgar Keret et Shira Geffen, à l’origine écrivains, savent manier les mots, les images et la musique avec une justesse infinie et une sensibilité rare. D’une scène à l’autre, d’un destin à un autre qui hésite entre souvenirs et devenirs se laisse bercer et oscille entre sentiments mélancoliques et sourires amusés.
Méduzot est l’un de ces films qui enveloppe et transporte au rythme de l’écume, et qui insuffle magie et émotion, avec légèreté et poésie aux petits riens de l’existence. Tels des bouteilles jetées à la mer, acteurs et spectateurs se retrouvent, ensemble, embarqués dans cette grande croisière de la vie.

Constance Déchelotte
Anatole Tomczak
Lycée franco-allemand - Buc

 


palmeLa fillette de l’océan

Autant vous prévenir, Etgar Keret et Shira Geffen ne sont pas tombés dans le panneau. Ils échappent aux pièges du genre, le film choral, dans lesquels tombent souvent les débutants : trop de personnages, trame narrative complexe ou confuse….
Ici, si la mise en scène est classique, Meduzot impressionne par son scénario qui mêle fantastique et réel. Avec originalité, les deux réalisateurs nous content trois histoires de couples qui s’entremêlent avec la ville de Tel-Aviv en toile de fond. Pareils à des méduses (d’où le titre du film), ils errent et essaient de trouver leur place. Chaque personnage contribue à faire avancer l’histoire.


Malgré un début plutôt pessimiste, la poésie et l’émotion qui se dégagent de ce premier long-métrage, concluent sur beaucoup d’espoir.
Le casting inconnu en France (Sarah Adler, Nikol Leidman, Gene Sandler, Woa Knoller…) est remarquable, jouant sur la carte des sentiments.
Meduzot charme par son portrait de « perdus », aux couleurs bleutées, qui vogue entre imaginaire délicieux et cruelle réalité.

Elodie Balaguer
Manon Fumagalli
Lycée Bristol - Cannes


1h18 - Israrël / France - Scénario : Shira Geffen - Photo : Antoine Héberlé - Décors : Avi Fahima - Musique : Christopher Bowen - Montage : François Gédigier, Sacha Franklin - Son : Gil Toren, Oliver Dô Huu - Interprétation : Sara Adler, Nikol Leidman, Gera Sandler, Noa Knoller, Ma-nenita De Latorre, Zharira Charifai.

ACCUEIL

RETOUR A LA LISTE DES FILMS