Funuke Show Some Love, You Losers!
Funukedomo, kanashimi no ai wo misero
de Daihachi Yoshida
Semaine internationale de la critique




palmePrêt-à-porter

Un fil, une aiguille… Loin d’un défilé de haute couture, le premier long-métrage de Yoshida Daihachi paraît être du prêt-à-porter quelque peu décousu sur les bords. Un tissu de fond déchiré à l’instar de cette famille japonaise dysfonctionnelle. Deux sœurs, Sumika et Kiyomi, une promesse obscure pesant sur la conscience du demi-frère Shiniji, et Machiko, sa femme, témoin impuissant.
Il y aurait sur la tenue de ce créateur autant de motifs qu’il n’y a de caractères et de facettes aux personnages. Un mélange de genres et de registres, un véritable assortiment de couleurs, diverses et variées qui pour autant ne se marient pas toujours : pathétisme et burlesque, comique et tragique… Un fil conducteur plutôt fragile qui s’effrite au cours du long métrage, une histoire, un scénario donc trop emmêlés.


Néanmoins, il a su manier parfaitement un humour subtil faisant de son film une œuvre divertissante. Violence, humiliation, conflits, secret, tabou, dessins, Funukedemo, Kanashimino Ai Wo Misero semble être construit à l’image culinaire asiatique ou à celle d’un manga, un véritable repas mi-sucré mi-salé ; amateur ou curieux de cette cuisine, n’hésitez pas à aller le dévorer des yeux.

Julie Boissier
Julie Douchet
Lycée du Val de Saône


palmePetite recette de famille

« Suivez moi, je vais vous raconter une histoire ». C’est un peu ça que dit Yoshda Daihachi. « Regardez. Regardez cet endroit. Regardez ces gens. Regardez cette famille. Regardez comme ils sont comiques, pathétiquement comiques ».
Le réalisateur est un peu comme ça, un chef cuisinier : il choisit les ingrédients, les mélanges, fait mijoter, et à la fin il sert un de ces petits délices japonais qu’on aime tant.
Le décor est simple. Une famille japonaise traditionnelle : deux sœurs, un frère et sa femme. Les disputes et les tensions refont surface après la mort des parents. Un drame familial ? On pourrait le penser. Mais c’est ici que le jeune réalisateur japonais joue les cuisiniers : il mélange avec brio et subtilité humour et drame, valeurs traditionnelles et ambitions loufoques, mouvements et dessins.
Cette recette est possible grâce à l’équipe hôtelière qui rend le film appétissant : les acteurs réussissent très bien à donner vie à leurs personnages, et ce malgré la grande diversité des caractères de chacun.
Dès le début, la dimension tragique est vue par un œil burlesque. Cela instaure aussi un rythme soutenu, qui durera sur une grande partie du film, malgré quelques petites longueurs. Les flash back aident notamment à renforcer cette idée.


Mais le côté burlesque n’enlève pas la dimension tragique, qui apparaît dans certaines scènes fortes. La condition de la femme, le retard des zones rurales, les hommes sans scrupules des grandes villes. Tout cela est montré, parfois de manière assez crue.
Un scénario bien dosé, millimétré, avec une chute imprévisible et étourdissante, qui rend les personnages attachants. Ces personnages que l’on voit évoluer dans un univers où le réalisateur mêle réalité picturale et couleurs manga. L’organisation des plans fait penser à cette bande dessinée japonaise. La psychologie des personnages est aussi une référence à ces livres, où chaque protagoniste est stéréotypé.
Grand cru du cinéma japonais, Funuke est à savourer sans modérations, et en ravira plus d’un.

Julie Delmas
Kévin Durivaux
Arthur Roig
Lycée d’Arsonval

 


palme

Trois femmes - un homme.
Sumika – pseudo actrice – névrosée.
Kiyomi – discrète – surprenante – sœur de Sumika.
Machiko – naïve – délirante.
Shinji – besoin d’autorité – mari de Machiko – dépassé.
Bons acteurs – bien interprété.

Adaptation roman – passage à l’écran réussi.
Film japonais – comédie – drame – allures de manga.
Décalé – burlesque – vif – coloré – profond.
Agréable.


Huis clos – avantage – proximité avec les acteurs.
Sans inconvénient.

Musique traditionnelle – paysages enchanteurs.
Dépaysant.

Yoshida Daihachi – réalisateur – apparaît dans son film – joue son propre rôle.
Intéressant.

Salle comble – public réactif.
Public heureux – grand succès.
Unanime ?

Morgane Duval 
Emma Veran
Lycée Carnot - Cannes


palmeFamille, je vous hais

Funukedomo, Kanashimino Ai Wo Misero, un titre à rallonge que vous serez forcé de retenir. Pourquoi ? Parce que force est de reconnaître que pour son premier long-métrage, Yoshida Daihachi, réalisateur de nombreuses pubs, surprend. C’est par un condensé de genres que le film trouve son originalité. Du burlesque à l’humour noir, en passant par quelques moments tragiques, l’intrigue évolue dans un Japon rarement montré à l’écran. Dès le début, le spectateur est comme écrasé par un rouleau compresseur. En effet, on rentre dans le film aussi rapidement que le chat est écrasé…
Même si Funuke apparaît comme une simple comédie, le vernis craque rapidement. On discerne une réelle intention du réalisateur de brosser le portrait d’une famille des plus… spéciales !!! Les relations entre les quatre protagonistes sont très vite exposées. De l’amour à la haine, du mépris à la vengeance, la famille en prend un coup. Les deux sœurs Kiyomi et Sumika ne se supportent pas. Leur demi-frère Shinji n’en a que faire de sa femme, naïve et soumise. Doublée d’une critique des plus cyniques sur le métier d’actrice, Yoshida Daihachi traite également du statut de la femme au Japon.



L’action se déroule principalement dans un univers clôt, leur maison, lieu de tous leurs règlements de comptes. La mise en scène participe aux rebondissements de ce scénario surprenant et se fond parfois dans l’imaginaire tout droit sorti d’un manga. S’ajoute à cela un tourbillon de couleurs vives, qui emportent le spectateur dans l’univers très particulier qu’est la culture japonaise.
Culture japonaise qui se matérialise sous les traits des acteurs, excellents : Sato Eriko, Satsukawa Aimi, Nagasaku Hiromi et Nagase Masatochi. Le quatuor étonne par sa prestation des plus remarquables, et l’on ne peut qu’espérer pour eux, une carrière internationale.
La famille, présentée sous toutes les formes dans le cinéma actuel, a rarement été aussi originalement mise en scène. Drôle, frais, cruel, coloré et touchant, Funuke est un délice aux saveurs exotiques dont le spectateur se délecte du début jusqu’à la fin.

Manon Fumagalli
Kim N’Guyen
Lycée Bristol – Cannes


palmeConversion réussie

Depuis quelques années, le cinéma japonais ne cesse de s’affirmer. Cependant, les quelques aperçus que l’on en a en Europe se résument en général à des films d’animation et autres adaptations de mangas. C’est donc avec beaucoup de plaisir mais, il est vrai, aussi un peu d’appréhension que l’on aborde Funuke, show some love, you losers ! , le premier long métrage du réalisateur Yoshida Daihachi. Et, à aucun moment on ne regrette le voyage : cette comédie burlesque au goût exotique mérite pleinement sa place dans cette 46e sélection de la Semaine de la critique.
Le titre prête à sourire, et en effet les premières minutes confirment ce côté décalé qui amuse. Libre dans tous les sens du terme, ce nouveau regard du jeune cinéma confronte deux visions d’une société japonaise moderne, mais qui reste attachée à ses traditions. C’est le cas de cette famille « bizarre ». Suite à la mort tout à la fois tragique et comique de leurs parents, deux sœurs que tout oppose, leur demi-frère et sa nouvelle femme se retrouvent coincés dans leur village d’enfance.



Commence alors ce drame familial délirant, où se déchirent ces deux jeunes femmes rivales qui ont chacune leur caractère et leurs ambitions, l’une rêvant de devenir actrice à Tokyo et l’autre bercée par des mangas d’horreur. Dans ce climat coloré, parfois à la limite du film d’animation, Yoshida Daihachi mélange habilement amour et haine, fortes émotions et grandes déceptions.
Ces personnages si étranges, et pourtant tellement humains, donnent au film toute son énergie et une dynamique permanente. Le réalisateur, jusqu’alors publicitaire s’impose ici comme un cinéaste à part entière et nous livre une œuvre extravagante, déroutante, mais avant tout attachante. C’est justement là tout ce que l’on demande au cinéma…

Déchelotte Constance
Petitmangin Clément
Lycée franco-allemand - Buc


1h51 - Japon - Scénario : Daihachi Yoshida d'après Funukedomo, Kanashimi No Ai Wo Misero (Yukiko Motoya)- Photo : Shoichi Ato - Atsushi Ozawa - Décors : Yasuaki Harada - Musique : Soichiro Suzuki - Yoshiaki Kusaka - Montage : Kumi Okada - Son : Masato Yano - Interprétation : Eriko Sato, Aimi Satsukawa, Hiromi Nagasaku, Masatochi Nagase.

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