Boarding Gate
d'Olivier Assayas
Sélection officielle
très content


Chaque nouveau film d'Olivier Assayas est présenté et analysé comme la dernière merveille du monde par un petit cercle de spécialistes, dont certains de ses ex-confrères (et toujours copains) des “Cahiers du cinéma”. Boarding gate n'échappe pas à la règle : sa présentation cannoise et sa sortie parisienne en salles ont donné lieu à de gentils délires. Qu'il donne dans la bluette jeuniste (Désordres, son premier film, en 1986), le roman-photo international (Clean) ou le feuilleton télé déguisé en film de cinéma (Les Destinées sentimentales), Assayas a ses groupies qui tenteront de faire passer ses maniérismes pour un style d'auteur.
Boarding Gate n'est certes pas si mauvais : cette histoire d'une tueuse impulsive (Asia Argento, qui s'en sort plutôt bien) tentant d'échapper à une conspiration comporte une course-poursuite filmée avec brio, la photographie est soignée et une longue séquence de dialogues entre la belle et Michael Madsen constitue une digression plutôt élégante.


Là où un Guillaume Canet se complaît dans la virtuosité technique de nouveau riche, Olivier Assayas cherche un ton décalé et minimaliste qui n'est pas sans évoquer Bob le flambeur et certaines intrusions policières dans les films de la Nouvelle Vague (Tirez sur le pianiste). Ceci permet d'échapper au naufrage de Demonlover, la pire œuvre du cinéaste (voir CinémaS de 2002.) Mais sous ce vernis stylistique, force est de reconnaître que le ridicule et la platitude caractérisent Boarding Gate : un scénario insipide, digne d'un OSS 117 des années 60 (que dire de ces séquences à Hong Kong ?) et une bande-son inaudible ne sont pas les moindres faiblesses de ce polar de mode.

Gérard Crespo


1h45 - France - Scénario et dialogues : Yorick Le Saux - Photo : - - Décors : - - Musique : -- Montage : Luc Barnier - Son : Daniel Sobrino - Interprétation : Asia Argento, Michael Madsen, Kelly Lin Carl Ng, Joana Preiss, Alex Descas, Kim Gordon.

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