L'Avocat de la terreur The Terror's advocate de Barbet Schroeder Sélection officielle Un certain regard |
En s’intéressant à la figure ambiguë de Jacques Vergès, Barbet Schroeder aurait très bien pu se limiter à un brûlot démagogique, le procès (somme toute gagné d’avance) de l’avocat du diable. Mais Schroeder n’est pas Michael Moore et il a su trouver la distance nécessaire pour montrer la complexité de son personnage et mener son enquête en toute objectivité. C’est là toute la force de ce film-documentaire admirablement construit et qui use habilement du pouvoir dramatique de la partition musicale. |
Derrière le mystère Vergès, se cache une question essentielle. Ce jusqu’au-boutisme à défendre l’indéfendable est-il uniquement l’expression de convictions personnelles ou est-ce un moyen détourné pour accéder à la reconnaissance ? A l’entendre, par exemple, parler de son implication dans le procès de Klaus Barbie, il est indéniable qu’il a trouvé dans la polémique une voie formidable pour se faire entendre et exister. Il s’est lui-même construit un personnage médiatique dont il maîtrise toutes les ficelles et derrière lequel il se protège. Car l’homme parle trop bien de lui pour se montrer toujours sincère. La vérité, il la dissémine selon son envie, passant délibérément sous silence des zones d’ombres, telle que sa disparition de huit ans dans les années 70. Parfois aussi, l’acteur se fait prendre à son propre jeu comme lorsque sur le plateau d’une émission de télévision, il manque de conviction à jurer qu’il n’a jamais été un proche de Carlos. Nicolas Maille |
Un documentaire de plus de deux heures sur l'une des figures les plus médiatisées et controversées du système judiciaire français pouvait laisser présager le meilleur comme le pire. Avec Barbet Schroeder aux commandes, le pari est amplement gagné. |
Curieux parcours que celui de ce Français né au Cambodge, qui revint au devant de la scène lors du procès de Klaus Barbie puis du gratin des dictateurs contemporains. Connu dès 1956 pour avoir défendu Djamila Bouhired, poseuse de bombes du FLN, dont il obtiendra la grâce présidentielle, et qu'il épousera après l'indépendance algérienne, il deviendra successivement maoïste, pro-palestinien, et surtout ami de Pol Pot, ce qui fera circuler les plus folles rumeurs à l'occasion de la disparition de l'avocat, entre 1970 et 1978. Ce « trou » de huit années dans son CV, dont on n'obtiendra aucun éclaircissement dans le documentaire, contribue à renforcer la légende d'un homme aux confins de l'héroïsme et de la compromission douteuse. Gérard Crespo
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2h15 - France - Scénario et dialogues : - - Photo : Caroline Champetier, Jean-Luc Perreeard - Décors : - - Musique : Jorge Arriagada - Montage : Nelly Quettier - Son : Yves Comeliau, Beatrice Wick, Dominique Hennequuin - Interprétation : -. |