Election 2 |
Supérieure à Election 1, présenté l'an passé à Cannes, cette œuvre épurée et brutale est un polar magistral. Moins choral, le deuxième volet se concentre sur Jimmy, ancien mafieux de la Triade souhaitant se refaire une réputation en se lançant dans les affaires. Mais les autorités chinoises ne consentent à lui ouvrir certains marchés qu'en échange d'un service : il sera contraint de s'infiltrer à nouveau dans le milieu et d'en prendre le contrôle. La trame est légère mais la mise en scène donne à ce synopsis des accents de tragédie antique. Déjà, la musique néo-romantique tranche avec les habituelles soupes musicales des polars contemporains. Ici, un sentiment de fatalité et de damnation est distillé dans le récit. On songe à Melville pour la pose hiératique de personnages mais plus encore à Visconti pour le côté crépusculaire. |
Signalons aussi que si l'œuvre est d'une rare violence, celle-ci n'est concentrée que dans une ou deux séquences du film, à l'instar de Psychose dont la scène légendaire, brève mais intense, suffisait à maintenir le spectateur dans un état de pression durant toute la projection. Après Election 2, le cinéphile regardera d'un tout autre œil ses assiettes de steak tartare. Gérard Crespo
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1h32 - Chine - Scénario, dialogues : Yau Nai Hoi, Yipo Tin Shing - Photo : Cheng Siu Keung - Décors :tony Yu - Musique : Robert Ellis-Geiger - Montage : Law Wing Cheong, Jeff Cheung - Interprétation : Louis Koo, Simon Yam, Nick Cheung. |