Libero
Along the Ridge
Anche Libero va bene

Kim Rossi Stuart
Quinzaine des réalisateurs

très content

anche libero va bene

Depuis quelques années, Kim Rossi Stuart ne se contente pas d’être la gravure de mode qu’il aurait pu rester. Comédien exigeant et convaincant dans une filmographie de qualité (Les Clefs de la maison de Gianni Amelio, Romanzo criminale de Michele Placido), il est désormais un metteur en scène sur lequel il faudra compter.
On peut penser que le personnage interprété dans le premier film cité a dû l’influencer dans le choix du présent scénario. Au jeune père maladroit mais sincère d’un enfant handicapé succède ici un homme quelque peu dépassé par les événements. Abandonné par son épouse, Renato exprime sa douleur et son mal de vivre dans des rapports houleux avec ses enfants. Le garçon, passionné de football, abandonnera la natation au grand dam de son père qui aspirait à des rêves de champion par descendant interposé. On retrouve, à plusieurs semaines d’intervalle, les rapports de filiation ambivalents traités au cinéma dans Je ne suis pas là pour être aimé ou Crazy. Les scènes de disputes, qui évoquent le cinéma de Pialat ou de Cassavetes, sans le style semi-improvisé de ces réalisateurs, décèlent en fait le lien étroit entre les membres de cette famille décomposée.


En axant certaines séquences sur le regard du fils, Rossi Stuart présente en outre un beau portrait des derniers instants de l’enfance, qui évoque les grands jours du cinéma italien, du Voleur de bicyclette à L’Incompris.
Sans doute les personnages féminins sont-ils un peu sacrifiés et l’on peut regretter que l’apparition éclair de la mère « indigne » n’ait pas donné lieu à davantage d’approfondissement. Dans un rôle proche de celui de Nathalie Baye dans Un week-end sur deux, Barbara Bulova compose pourtant un intéressant portrait de jeune femme partagée entre l’amour sincère de ses enfants et une quête de liberté. Mais c’est un parti pris de metteur en scène qui est justifié par la volonté de focaliser l’attention sur les conséquences d’un manque affectif. En dépit de son sujet larmoyant, le réalisateur évite les dérives à la Kramer contre Kramer et préfère capter notre attention sur un regard, un sourire, ou un non-dit. De la bien belle ouvrage.

Gérard Crespo


1h48 - Italie - Scénario : Linda Ferri, Federico Starnone, Francesco Giammusso, Kim Rossi Stuart - Image : Stefano Falivene - Son : Mario Laquone - Décors : Stefano Giambanco - Montage : Marco Spoletini - Musique : Banda Osiris - Interprètes : Kim Rossi Stuart, Barbora Bobulova, Alessandro Morace.

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