Les Amitiés maléfiques
Poison Friends
Emmanuel Bourdieu
Semaine internationale de la critique
Grand prix de la Semaine de la critique
Prix SACD
Grand Rail d'or


content


Amphithéâtre de la Sorbonne. André Morney, étudiant brillant fait irruption dans les vies d'Alexandre et d'Eloi qui désirent écrire. Ils vivent dans un milieu de livres et d'écriture où Morney a un avis définitif sur le sujet, qu'il emprunte à Karl Kraus : " Pourquoi certains écrivent-t-ils ? Parce qu'ils n'ont pas assez de courage pour ne pas le faire. " Très vite, on se rend compte qu'il est manipulateur, tout tourne autour de lui, de ses idées… Les Amitiés Maléfiques, deuxième long métrage d'Emmanuel Bourdieu, prend du temps à mettre en place l'intrigue. Une grande partie du film est consacré à la présentation des personnages et de leur milieu. Ils apparaissent de façon schématique : le menteur, le poète, le comique…

En orientant ses camarades vers d'autres voies, Morney les amène à révéler leur vraie nature alors que lui échoue en construisant sa vie sur le mensonge. La durée de l'intrigue est difficile à déterminer : six mois, un an ou plus ? En conclusion, malgré certaines maladresses, Les Amitiés Maléfiques est un film intéressant, qui fait réfléchir : L'échec des uns est-il nécessaire à la réussite des autres ?

La toute jeune critique
Diana Djambou
Ketty Luntala
Lycée Suger, Saint-Denis


Paris. Eloi et Alexandre, deux étudiants en littérature, sont aux prises avec cette période délicate qu’est le passage à l’âge adulte lorsqu’ils rencontrent André. Celui- ci, jeune homme charismatique (peut-être trop), s’impose naturellement comme maître à penser de son entourage. Il s’immisce peu à peu dans la vie de ses deux « amis » et exerce son magnétisme, imposant ses théories à outrance, dans un jeu qui ne tolère aucun faux pas. C’est bien d’un jeu dont il s’agit, une danse ambiguë, dont le mot d’ordre est : pas d’écriture à moins d’une nécessité absolue. Une désobéissance à ses règles serait synonyme de vanité, de manque de caractère, et donc de déchéance aux yeux du maître. Cependant, dans cette recherche excessive de pureté, André, qui se devait par dessus tout d’être infaillible, se trouve prisonnier de ses propres obsessions. Ses disciples qui eux se sont construits, en partie grâce à ses revendications narcissiques, ne lui pardonneront pas cet échec et le laisseront à sa solitude.

Ce film entremêle subtilement une réflexion sur l’écriture, et une observation des rapports humains à cet âge confus où chacun tâtonne et se cherche. Cette manipulation du protagoniste sur les autres personnages se traduit notamment par son aptitude à jouer avec le logos, ainsi que par les amorces prononcées qui écrasent ses interlocuteurs lors des dialogues. La complexité des rôles et de leurs relations est rendue avec une grande justesse par le jeu des acteurs, entre autres Thibault Vinçon et Malik Zidi, qui allient habilement technique et sensibilité. Les alternances clair-obscur, renforcées par une bande sonore oppressante, inspirée de Schumann et Hoffmann, confèrent au film son ambivalence omniprésente. Ambivalence dont le titre est d’ailleurs révélateur, évoquant dès l’abord les concepts de confiance et de perte de confiance. C’est ainsi un superbe appel à la réflexion que nous offre Emmanuel Bourdieu, film en l’occurrence plus magique que maléfique…

La toute jeune critique
Emilie Jouffroy
Salomé Berlioux
Lycée Guist'hau ,Nevers

1h30 - France - Scénario : Emmanuel Bourdieu, Marcia Romano - Image : Yorick Le Saux - Son : François Guillaume - Décors : Nicolas de Boiscuille - Montage : Benoît Quinon - Musique : Grégoire Hetzel - Interprètes : Malik Zidi, Natacha Regnier, Thibault Vinçon, Dominique Blanc.

ACCUEIL

RETOUR A LA LISTE DES FILMS