L'Arc
The Bow - Hawl

Kim Ki-duk
Sélection officielle
Un Certain Regard

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L’Arc cumule de nombreux atouts : la beauté d’un environnement sauvage, la limpidité d’une photographie parfaite, l’exotisme d’un temps révolu, la pureté de la musique, mais surtout l’originalité de traitement de son sujet.
Un vieil homme survit en louant à des pêcheurs son bateau idéalement situé au large des côtes coréennes. Un bateau à bord duquel il abrite depuis dix ans une petite fille, qui à seize ans révolus maintenant, est devenue une ravissante et toujours souriante jeune-fille, fort séduisante aux yeux des hôtes de passage. L’homme à trouvé, volé… l’enfant alors qu’elle avait six ans et la garde pour l’épouser le jour de sa majorité qu’elle atteindra à dix-sept ans, rayant jour après jour d’une croix sur le calendrier. Enfant sauvage, enfermée dans un mutisme qu’elle ne rompt que pour parler à l’oreille de son protecteur, lequel a exclu toute éducation de son projet afin que sa “choseî ne soit pas contaminée par les influences extérieures et les tentatives d’approches mascjulines, radicalement découragées par les traits qu’il tire sur tout ce qui bouge un peu trop près de sa promise.

Qui détient l’arc, détient l’autorité. Et il arrivera que l’un et l’autre changent de main. Il arrivera aussi que la petite tombe amoureuse d’un jeune homme convaincu qu’il doit l’arracher à cette séquestration et des griffes d’un pervers, si toutefois le vieux en est un. Ou d’un fou qui tire ses flèches sur une cible figurant un bouddha sur la coque du navire, alors que la petite va et vient devant la peinture au rythme de sa balançoire. Lui vous dira qu’il prédit l’avenir… et avec quelle maîtrise !
Majoritairement tourné en plein air ­ ou plutôt en pleine mer ­ L’Arc ne s’impose pas moins comme un fantastique huis-clos, laissant les scènes d’intérieur se teinter d’humour (la constitution du trousseau, les jours rayés du calendrier un peu plus vite que ne l’exigent les lois du temps, la course de cache-cache entre la jeune fille et ses poursuivants…), comme pour ménager sans cesse une saine respiration.

Marie-Jo Astic


1h30 - Corée - Scénario, dialogues, montage : Ki-duk Kim - Photo : Seung-baek Jang - Décors : Chungsol Art - Son : Hyun-soo Jeung - Musique : Eun-il Kang - Interprétation : Han Yeo-reum, Sung-hwan Jeon, Ji-seok Seo.

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