A
Bittersweet Life Dal Kom han in-saeng Kim Jee-woon Sélection officielle hors compétition |
Deux
sœurs, sorti en salles l’an dernier, était un thriller fantastique
terrifiant qui avait révélé le style lyrique et baroque de Kim Jee-woon.
Avec A Bittersweet Life, le cinéaste confirme ses talents de conteur
et son sens de la démesure.
Influencé comme d’autres auteurs asiatiques (Takeshi Kitano) par le cinéma de Jean-Pierre Melville (Un flic), le réalisateur signe un polar d’une redoutable efficacité qui devrait trouver son public. Nous suivons un jeune manager d’hôtel, Sunwoo (Byung-hun Lee, aussi impassible qu’Alain Delon dans Le Samouraï), bras droit d’un caïd de la pègre, qui lui ordonne de filer une jeune femme dont il est éperdument amoureux, et de la tuer en cas d’infidélité. Lorsque Sunwoo la trouve aux bras d’un autre homme, il passe un savon aux tourtereaux mais refuse de les faire passer dans l’autre monde. Cette clémence lui vaut les foudres de Kang et sa bande bien décidés à lui faire passer plus qu’un mauvais quart d’heure. « Dans mes films, aussi limpide soit la narration, ce n’est pas vraiment elle qui guide la compréhension de l’histoire. Mon style consiste à trouver un équilibre subtil entre les différents éléments de la mise en scène afin de donner un sens à l’intrigue. » |
Cette
déclaration du cinéaste se justifie dans les ruptures de ton qui font
glisser le film de la contemplation (on songe à Vertigo lors
de la filature) au ballet sanguinolent, dans la lignée des premiers
policiers de John Woo (The Killer). On citera ainsi la remarquable
séquence qui voit le malheureux Sunwoo enseveli vivant dans un terrain
boueux ou le règlement de comptes avec des receleurs russes qui est
en outre un moment d’une grande drôlerie. |
1h58 - Corée - Scénario, dialogues : Kim Jee-woon - Photo : Ji Y Kim - Décors : Sung Hee Ryu - Musique : Boncana - Montage : Jae Geun Choi - Interprétation : Byung-hun Lee, Young-chul Kim, Min-a Shin, Jung-min Hwang, Roeha Kim, Kiyoung Lee, Dalsoo Oh. |