The
Woodsman |
Auteur
indépendant du cinéma américain, Nicole Kassel réalise ici, d'après
une pièce de Stephen Fechner également co-scénariste pour l'occasion,
un premier film sensible, intelligent et pudique sur le délicat sujet
de la pédophilie.
Après avoir purgé douze ans de prison, Walter, en liberté surveillée, retourne dans sa ville où il a trouvé un logement et un travail. Dans sa famille, seul son beau-frère accepte de le revoir. A la scierie, seule Vicky refuse de ne pas le juger sur ses actes passés. Walter semble ainsi l'enjeu d'une sorte de loterie cynique, dont le premier lot serait sa deuxième chance : un deal qui suppose une de prise de risque calculés du côté du donateur et une bonne dose de courage pour le récipiendaire. Car le vrai problème aujourd'hui n'est plus ce qu'a fait Walter, mais ce qu'il pourrait faire. Autour de Walter et de ses pas si vieux démons, trois forces gagnent ou perdent du terrain au gré des rencontres, des circonstances, des sensations de chaque instant, d'un hasard dont d'aucuns diront qu'il fait bien les choses : la très étroite voie à suivre est indiquée par le psy, la menace permanente se cristallise dans les interrogatoires très durs menés par l'inspecteur Lucas, l'espoir de la rédemption par l'amour repose tout entier sur Vicky. A condition que les anciennes pulsions ne s'en mêlent, à condition de ne pas dépasser son arrêt de bus habituel… |
Le
film alterne les huis-clos étouffants où Walter s'impose comme un travail
forcé — et c'en est un — de coucher sur le papier tous ses faits et gestes, toutes
ses pensées, les extérieurs où l'ennemi et la tentation sont omniprésents et
les scènes d'amour libératrices du non-dit et vecteurs d'une salutaire extériorisation.
Le couple — à la scène comme à la ville — Walter/Kevin Bacon et Vickie/Kyra Sedwick
joue sa partition à la perfection et ajoute une vraie plus-value à l'œuvre d'une
jeune cinéaste pleine de promesses. |
1h27
- Etats-Unis - Scénario : Nicole
Kassell, Steven Fechter d'après la pièce de Steven Fechter - Photo
: Xavier Perez Grobet - Montage : Brian
A. Kates, Lisa Fruchtman - Musique : Nathan
Larson - Interprétation
: Kevin Bacon, Kyra Sedgwick, Benjamin Bratt. |