Mais pas une once de mépris ne vient noircir des personnages à la fois intégrés et déboussolés. Loin du jeunisme ambiant (les acteurs assument leurs rides et leurs défauts physiques), ce n'est pas non plus un pittoresque de « gueules » à la Mocky, contrairement à ce que suggère l'affiche du film et les caricatures qui y sont croquées. En fait, les personnages auraient pu être des adolescents ou des trentenaires, sans que cela ne trahisse la tonalité de l'œuvre. Nous ne pouvons que souhaiter à Pablo Stoll, entièrement associé au travail de Rebella (on ne saura les dissocier à l'instar des Taviani ou des Coen), de poursuivre dans cette veine intimiste et chaleureuse, même si le nom de Rebella demeurera lié aux prestigieux météores du 7e art.

Gérard Crespo